Les différentes politiques de prise en charge par les pouvoirs publics de la crise du logement qui ronge le pays depuis plusieurs décennies portent leurs fruits. L'une des plus importantes décisions dans ce domaine était l'interdiction aux banques d'octroyer aux particuliers des crédits à la consommation afin de favoriser les demandeurs de crédits immobiliers. Une façon de pousser les banquiers, jusque-là réticents envers ce genre de transaction, d'investir dans le domaine du crédit immobilier. Spécialisée dans les crédits immobiliers depuis les années 1970, la Caisse nationale d'épargne et de prévoyance (Cnep-banque) ne veut pas, à première vue, être devancée par d'autres banques. Elle a octroyé 15 805 crédits hypothécaires aux particuliers durant les neuf premiers mois de 2011, en hausse de 36,6% par rapport à la même période de 2010, pour un montant avoisinant 27 milliards de DA, soit une évolution de 67%, selon l'APS. Ces crédits, précise la même source, étaient au nombre de 11 567 pour un montant de 19 milliards de DA durant le premier semestre de 2011, soit une hausse de 8 milliards de DA en trois mois. Depuis sa spécialisation dans les crédits immobiliers dans les années 1970, la CNEP, a-t-on signalé, aura financé l'acquisition de 459 182 logements pour un engagement financier global de plus de 247 milliards de DA. Sur l'ensemble des engagements, plus de 9 milliards de DA ont été consacrés au financement de l'accession à 2439 logements alors que 5,6 milliards de DA ont été consommés pour la réalisation de 4 576 constructions. Les crédits bonifiés étaient de 8 716 totalisant 12,26 milliards de DA, ce qui représente 45,5% des engagements de la banque en matière de crédits hypothécaires entre début janvier et fin septembre 2011. Les crédits bonifiés à 1% étaient de 8 546 crédits pour un montant de 11,5 mds de DA tandis que les crédits soumis à un taux d'intérêt à 3% n'étaient que 170 crédits d'une valeur totale de 743 millions de dinars. Les crédits bonifiés, lancés en mars 2010, étaient de 6 588 crédits pour un montant de plus de 9 milliards de DA durant le premier semestre de 2011. Quant aux financements accordés aux jeunes de 35 ans et moins, ils ont atteint 970 crédits pour 2,63 milliards de DA. Le cumul de ce crédit, lancé en avril 2008 et boosté en 2009, était de près de 3 000 crédits pour un montant de 4 milliards de DA fin 2010. Durant le premier semestre de l'année 2011, la CNEP avait consacré aux jeunes 691 crédits pour un montant de près de 1,8 milliard de DA. Les jeunes peuvent, grâce à ce mécanisme, obtenir un crédit à 100% du prix de vente d'un logement neuf ou du devis estimatif dans le cadre des travaux de construction ou d'extension d'une habitation. Sur le terrain, c'est une toute autre histoire. Les conditions exigées par les banques ne favorisent en aucun cas les dossiers des jeunes demandeurs de crédits immobiliers. Les coûts élevés des logements et les maigres salaires de la plupart des jeunes sont également à l'origine de cette situation kafkaïenne.