La directrice générale de l'UNESCO, Irina Bokova, a donné le coup d'envoi des célébrations du 40e anniversaire de la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, en marge de la 36e Conférence générale de l'agence onusienne, marquée par l'élection de l'Algérie comme nouveau membre du Comité du patrimoine mondial. Pour elle, le patrimoine est porteur d'enjeux importants pour l'identité et l'appartenance des peuples, pour le développement économique et social durable des populations. «Le patrimoine n'est pas un luxe, c'est un capital d'avenir. C'est le fondement solide, sans lequel rien de durable ne peut être construit. Négliger le patrimoine, se couper de ses racines, c'est forcément se briser les ailes», a-t-elle expliqué à l'ouverture de l'Assemblée générale de la Convention des 187 Etats parties à la Convention, adoptée le 16 novembre 1972. Mme Bokova a recommandé d'impliquer tous les acteurs concernés à la réflexion et aux célébrations de cet anniversaire, dont le thème est «le patrimoine mondial et développement durable, le rôle des communautés locales». L'Algérie a été élue lundi après-midi membre du Comité du patrimoine mondial en marge de la 36e Conférence générale de l'Unesco qui se tient du 25 octobre au 10 novembre au siège de l'agence onusienne à Paris. L'Algérie a récolté les faveurs des votants au premier tour d'un scrutin auquel ont pris part 22 pays comme candidats, en glanant 101 voix, après le Japon, l'Inde et l'Allemagne, sur les 168 votants lors de la 18e session de l'Assemblée générale des Etats parties à la Convention concernant la protection du patrimoine mondial culturel et naturel. Selon un membre de la délégation algérienne, présent à cette session, Slimane Hachi, directeur du Centre national des recherches préhistoriques, anthropologiques et historiques (CNRPAH), l'Algérie a pu accéder à ce siège grâce à une campagne de «qualité» menée depuis plusieurs mois par l'appareil diplomatique algérien et la forte mobilisation du ministère de la Culture. Elle sera représentée au Comité du patrimoine mondial par Mme Rachida Zadem, experte du patrimoine culturel et conseillère de la ministre de la Culture. Pour Hachi, cette élection consacre la «reconnaissance» de la contribution de l'Algérie aux programmes et activités de l'Unesco, particulièrement dans le domaine de la culture où «son expertise vient d'être brillamment confirmée». L'Algérie compte sept sites du patrimoine mondial et vient de parachever son arsenal juridique national en la matière. L'Assemblée générale des Etats parties à la Convention du patrimoine mondial se tient tous les deux ans à Paris et coïncide avec les sessions de la Conférence générale de l'UNESCO, l'organe directeur suprême de l'organisation. Le Comité du patrimoine mondial se réunit, lui, une fois par an. C'est un organe indépendant chargé de mettre en œuvre la Convention du patrimoine mondial et du maintien de la Liste du patrimoine mondial, qui compte actuellement 936 biens de valeur universelle exceptionnelle répartis dans 153 pays.