La Haute commissaire pour les droits de l'homme de l'ONU, Navi Pillay, a demandé vendredi 10 novembre l'ouverture d'une enquête après le bombardement d'un camp de réfugiés jeudi au Soudan du Sud. «S'il est prouvé qu'un crime international ou que de sérieuses violations des droits de l'homme ont été commis, leurs responsables devront être traduits en justice», a-t-elle ajouté, précise un communiqué de l'organisation basée à Genève. Navi Pillay a également fait part de son inquiétude face aux heurts persistants dans la région du Kordofan, au Soudan. «La dernière attaque risque d'aggraver encore plus une situation déjà très tendue», a-t-elle indiqué, tout en lançant un appel à une cessation immédiate des violences. Selon des responsables sud-soudanais, douze personnes ont été tuées jeudi dans un raid aérien mené par l'armée soudanaise contre un camp de réfugiés. Ces chiffres n'ont pas pu être vérifiés par des sources indépendantes. Hervé Ladsous, secrétaire général adjoint de l'ONU chargé des opérations de maintien de la paix, a imputé lui aussi à Khartoum la responsabilité de raids aériens. «La Minuss (Mission des Nations unies au Soudan du Sud) a confirmé que les forces armées soudanaises avaient largué au moins deux bombes près du camp de réfugiés de Yida (...), faisant un nombre indéterminé de victimes», a déclaré le diplomate français s'adressant au Conseil de sécurité. «Heureusement, il n'y a pas eu de blessés dans le camp et nous vérifions la situation dans les communautés voisines», avait déclaré la veille aux journalistes un porte-parole du HCR, Adrian Edwards.