«Les attaques systématiques et généralisées contre la population civile peuvent constituer des crimes contre l'humanité.» Alors que le Conseil de sécurité de l'ONU tenait hier à New York une session spéciale sur la Libye, Mme Navi Pillay, haut-commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a déclaré que «Les autorités (libyennes) doivent cesser immédiatement de tels actes illégaux de violences contre les manifestants». «la communauté internationale doit être unie dans la condamnation de tels actes et doit prendre des engagements sans équivoque pour s'assurer que justice sera faite pour les milliers de victimes de cette répression», a-t-elle ajouté, évoquant l'usage de mitrailleuses, par des tireurs embusqués et avions militaires. «Les attaques systématiques et généralisées contre la population civile peuvent constituer des crimes contre l'humanité», a déclaré Mme Pillay dans un communiqué. Un de ses représentants, Frej Fenniche, a précisé lors d'un point de presse qu'«il est maintenant confirmé par les médias et différentes sources, y compris le départ de deux pilotes avec leur appareil jusqu'à Malte, qu'il y a eu des bombardements, l'utilisation d'avions pour tirer sur les foules». Cependant «il ne revient pas à la commissaire de dire si ce sont des crimes contre l'humanité. Il revient à des tribunaux nationaux, régionaux ou internationaux de définir cela et d'appliquer les lois qui conviennent», a spécifié son représentant. Ainsi, Mme Pillay a exigé l'ouverture d'une «enquête internationale indépendante» sur les violences en Libye. «Nous sommes au courant qu'un nombre de défenseurs des droits de l'homme et des journalistes ont été arrêtés. Personne ne sait où ils sont, nous ne savons pas s'ils sont en vie ou pas», a déploré M.Fenniche. Le Conseil des droits de l'homme de l'ONU qui se réunit pour sa session annuelle à Genève avait prévu, «avant les récents évènements», d'étudier la situation des droits de l'homme en Libye. Alors que de nombreuses ONG ont demandé la tenue d'une session spéciale sur la Libye, le représentant de Mme Pillay a expliqué qu'il revenait aux Etats membres de demander une telle session. D'autres ONG ont également appelé à l'exclusion de la Libye du Conseil.