Intervenant, hier, à l'occasion de l'ouverture du premier sommet du Forum des pays exportateurs de gaz (FPEG), le président de la République a mis en garde les pays exportateurs de gaz contre les conséquences et les risques que peut engendrer la crise économique mondiale sur les marchés gaziers. «La baisse de la demande enregistrée dès 2009, notamment dans les grands pays consommateurs suite à la récession de leurs économies, nous interpelle sur les risques qui pèsent sur les marchés gaziers et leur caractère préjudiciable au développement stable et régulier de tous les segments de l'industrie gazière», a-t-il dit. «On peut craindre, les mêmes causes produisant les mêmes effets, que les incertitudes quant à une reprise rapide et durable de la croissance dans nombre de pays industrialisés frappés par une crise économique sévère n'influent négativement sur les revenus gaziers que nous avons prévus de mettre au service du développement économique de nos pays. On pourrait, en l'occurrence, voir ressurgir la problématique de la sécurité des approvisionnements énergétiques des pays consommateurs et de la sécurité des débouchés pour les producteurs. Les contrats à long terme résisteront-ils aux décisions politiques de dérégulation prises unilatéralement sans aucune concertation avec les pays producteurs exportateurs ? Je crois qu'au sein de notre forum, notre opinion est faite que tous doivent être conscients que ces deux sécurités sont en vérité consubstantielles et qu'elles sont la clé de la stabilité et de la durabilité des relations producteurs consommateurs», a souligné le président Bouteflika. Il a, dans ce sens, appelé les pays membres du forum a démontrer par leur espérance «à réfléchir à de nouveaux instruments et à défricher de nouvelles voies». Evoquant l'expérience de l'Algérie dans le domaine des marchés gaziers, le président Bouteflika a précisé à l'assistance que «l'Algérie a toujours respecté ses engagements à l'égard de ses partenaires, que ce soit pour le gaz ou pour le pétrole pour satisfaire la demande des pays consommateurs. Notre crédibilité est à ce prix, que nous avons parfois payé très cher». «L'Algérie, a-t-il ajouté, ne dérogera pas à cette règle pour satisfaire la demande des pays consommateurs.» Les capitaux à investir dans le développement de l'industrie gazière, a rappelé le président, «sont d'une telle ampleur qu'on ne peut imaginer qu'ils puissent être de la responsabilité du seul pays producteur exportateur». «De même, la stabilité et le pouvoir d'achat de nos revenus tirés des hydrocarbures, qui constituent un levier essentiel pour le développement économique et social de la plupart de nos pays, doivent procéder d'une approche structurelle et éviter d'être systématiquement exposés aux risques de la conjoncture du moment», a-t-il dit. Les experts, selon le président Bouteflika, avaient «longuement» et «judicieusement» abordé les questions liées aux stratégies gazières, aux longs délais d'amortissement et à la question subséquente du maintien des contrats à long terme dans le commerce du gaz. Pour le chef de l'Etat, ces débats participent de la nécessité de réunir les conditions d'un «partage équitable» de risques entre pays exportateurs et consommateurs à même de favoriser le développement de nouveaux projets gaziers.