En cours d'examen au niveau de la commission juridique et administrative de l'Assemblée populaire nationale (APN), le projet de loi organique relatif aux partis fait couler beaucoup d'encre, tant les avis sont mitigés. Parmi ceux qui contestent ce projet de loi, nous citerons Ennahda, FNA et PT. Le chargé de l'information d'Ennahda, Mohamed Hdibi, a indiqué à l'APS, que le projet plaçait les partis au «même rang que les associations en ce qui concerne l'octroi de l'agrément» car, selon lui, la création des partis doit se faire sur le principe «de la notification, tel en vigueur dans plusieurs pays», tout en obligeant les partis à respecter les règles du jeu politique et à faire valoir l'intérêt du pays. Selon lui, le projet ne donne pas une définition de la notion du parti, considéré comme une école pour la formation des cadres, la conception d'idées et de programmes. «Le principe d'alternance à la direction des partis» n'est pas mentionné dans le texte et le rôle de l'opposition politique «n'y figure pas non plus», a-t-il expliqué. A cela s'ajoute «le manque de clarté dans la gestion financière des partis, le patrimoine des présidents des partis et le financement étranger des formations politiques», a-t-il déploré. Le président du FNA, Moussa Touati, a estimé de son côté, qu'il aurait été plus judicieux de procéder d'abord à l'amendement de la Constitution puis les lois dont celle sur les partis, soulignant que son parti «émet des réserves à propos de ce projet» sans préciser la nature. «Les réformes proposées actuellement ne répondent pas aux aspirations du peuple qui souhaiterait une consécration effective de la démocratie, celle qui respecte sa volonté et sa souveraineté», a-t-il indiqué. M. Ramdane Taâzibt, membre dirigeant au PT, a émis à son tour des réserves de son parti concernant ce projet. Il s'agit notamment, a-t-il expliqué, de la demande d'agrément, une condition qui n'encourage pas la formation des partis qui, selon lui, devrait se faire sur simple «déclaration écrite». S'ajoute à cela, le principe suivant lequel «un homme d'affaires peut participer à hauteur de 450 millions de centimes, au financement d'un parti tel que stipulé dans le texte», ce qui favoriserait, selon lui, «le monopole des hommes d'affaires sur la vie politique». Pour ce qui est du principe de l'alternance à la direction des partis qui ne figure pas dans le texte, M. Taâzibt a indiqué que cette question est «interne aux partis». «L'administration, ne peut imposer des normes pour la gestion des formations politiques et le règlement de leurs conflits internes», a-t-il expliqué en soulignant l'importance de libérer les partis de «l'étreinte de l'administration». Les pour… De son côté, le MSP estime que le projet constitue un pas positif «pour asseoir un véritable pluralisme politique en Algérie» et permet «l'émergence de plusieurs formations politiques dans une première étape». Le MSP aurait souhaité que le projet stipule que la création des partis se fasse à travers «la notification» et que la justice ouvre une enquête au cas où ce parti «présente un danger pour la sécurité de l'Etat», a estimé Mohamed Djemma, chargé de l'information au MSP. Pour sa part, le porte-parole du RND, Miloud Chorfi a souligné que le projet a apporté «des principes et des règles claires qui permettent d'organiser et de donner un nouvel élan aux partis pour instaurer un pluralisme politique en Algérie, basé sur la confrontation des idées et des programmes». Le projet sur les partis permettra l'émergence de nouvelles formations politiques dans l'espace politique algérien, ce qui permettra d'enrichir la scène nationale par de nouveaux programmes et idées, a-t-il dit. Quant au FLN, son chargé de l'information, M. Aissi Kassa, a souligné que son parti soutenait toute tendance visant à mettre en place «des règles qui fixent le mode de gestion et le financement des partis et consacrent la démocratie et le principe d'alternance aux postes». Notons que l'APN reprendra ses travaux en séances plénières, consacrées au débat de plusieurs projets de lois, à partir de mercredi prochain jusqu'au 28 novembre.