«La restitution du canon Baba Merzoug qui était le fleuron de l'artillerie algérienne du XVIe siècle jusqu'au début du XIXe siècle, reste une certitude et une obligation, après 182 ans d'absence en Algérie.» Cet appel a été réitéré, hier, par maître Fatima Benbraham, présidente du Comité national pour la restitution de Baba Merzoug, lors d'une conférence de presse animée au forum d'El Moudjahid, en présence de Belkacem Babaci, président de la Fondation Casbah et ce, en prévision de la prochaine célébration du cinquantenaire de l'Indépendance. Mme Benbraham a insisté sur la nécessité de récupérer cette pièce historique, spoliée par les occupants français en 1830 et qui se trouve actuellement à Brest, en France. La conférencière a fait savoir que ce canon légendaire, considéré comme une pièce mythique et légendaire de l'antique Djazaïr El Mahroussa, était à son époque l'objet de l'admiration des Français. «Baba Merzoug est le symbole de notre identité et il fait partie intégrante de notre histoire. Il faut qu'il rejoigne sa place dans les livres d'histoire», a-t-elle insisté. Elle a, en outre, appelé toutes les associations et la société civile à renforcer le tout nouveau Comité national pour la restitution de ce symbole fort pour les Algériens. Pour sa part, le Dr Smaïl Boulbina, membre dudit comité, a plaidé pour que les autorités algériennes soient vigilantes afin de préserver ce patrimoine, un symbole fort pour les Algériens. «Baba Merzoug doit rentrer en Algérie accompagné par notre marine sur le Kheireddine Barbarousse et retrouver sa place à Alger, face à la mer, pour continuer à veiller sur notre chère et belle patrie, l'Algérie», a-t-il soutenu. A noter que Baba Merzoug a été fondu à Alger par un fondeur vénitien, en commémoration de l'achèvement du môle reliant la ville au Penon espagnol, détruit par Kheireddine Barbarousse en 1529. Baba Merzoug est en bronze, long de 6,25 mètres et dont la portée est de 4 800 mètres. Installé près de la porte de Bab El-Oued en 1560, la pièce fut installée sur le môle Kheireddine.