L'Etat algérien a ratifié la convention universelle de la protection de l'enfance et des textes ont été décrétés par les instances dirigeantes pour la protection de l'enfance algérienne et la promotion de ses droits. La bonne volonté de l'Etat est certes remarquable, cependant, il reste à savoir si tous les responsables dans les différentes institutions et établissements déploient des efforts pour l'application stricte de la convention. Deux enfants orphelins des deux parents, Belhabib Rachid et Larbi, décédés lors du séisme de décembre 1999 qui a ébranlé la région témouchentoise, continuent de réclamer aux responsables locaux leur droit à un logement social au même titre que toutes les autres familles sinistrées de l'époque qui ont séjourné des mois sous les tentes. Ainsi, ils ont adressé des lettres de recours aux autorités locales (wali, chef de daïra, P/APC) et la Fondation algérienne de sauvegarde des droits de l'enfance (FASDE), bureau d'Aïn Témouchent. Seulement aucune, réponse ne leur est parvenue. Selon eux, ils vivent dans des conditions précaires et sont hébergés par une veuve en compagnie de deux autres familles ayant de nombreux enfants dans un cité quartier malfamé. Ils sont exposés à toutes sortes de dangers moraux et au risque de la délinquance juvénile. «Nous voulons uniquement un logement pour améliorer notre situation sociale», nous ont-ils déclaré. Des psychologues interrogés dans ce cas considèrent que ces enfants sont lésés par les responsables et rejetés par la société. L'attribution d'un logement est impérative pour mettre fin à leur calvaire aux conséquences perverses. «Je suis âgée et je n'arrête pas de pense à ce qu'ils deviendront après mon décès. J'ai tiré la sonnette d'alarme en informant les responsables locaux. Je suis persuadée qu'ils se retrouveront dans la rue alors que nous sommes une société musulmane où les enfants orphelins seront aidés et protégés. Il faut leur donner un logement comme tous les autres sinistrés car en 2000, ils étaient encore très petits. De mon côté, je m'engage comme le stipule la kafala à les assister jusqu'au dernier souffle. Les responsables, dont la Direction de l'action sociale, sont au courant», nous dira la dame qui les héberge.