Notre ami, président de la FIFA, Sepp Blatter, s'est énervé et à son âge, on comprendrait que tout stress est mauvais pour la santé. Les accusations qu'il traîne à propos du racisme dont il a fait l'objet récemment ne sont pas closes contrairement à ce qu'il annonce. «Disant avoir été blessé par la vague de réactions négatives suscitée par ses commentaires. Présent au comité exécutif de la Confédération asiatique de football, Blatter s'est montré sensiblement plus nerveux qu'à l'accoutumée», remarquent ceux qui le connaissent bien. Quelqu'un ou un groupe aurait très certainement réallumé la flamme qu'il ne fallait pas. Et du coup, c'est le comité qui change de débat pour s'attarder sur cette question assez sensible et dont ses percussions risquent de faire encore plus mal au football international. «Je peux seulement dire qu'en ce qui me concerne, le sujet est clos. Je ne peux rien dire de plus», a-t-il déclaré à la presse qui semble, elle aussi, oublier l'ordre du jour pour s'intéresser de plus près à ces accusations. Décidément rien ne peut s'oublier, tout remonte à la surface même si une question a déjà pris de l'âge. Le football n'est pas un espace de football seulement mais aussi celui d'un autre football plus sévère. Blatter disait, «si quelqu'un pense encore que je suis raciste, je suis désolé de lui dire que je travaille à la FIFA depuis 37 ans. Il n'y a pas de racisme (de ma part), rien du tout, et pour moi le sujet est clos et bien clos». Pas très longtemps de ça, la semaine écoulée Sepp Blatter avait assimilé les propos racistes sur les terrains à un fait de jeu, estimant qu'une simple poignée de main devrait suffire à régler les incidents. Ces propos ont soulevé une vague d'indignation, notamment en Angleterre, et le président de la Fifa a présenté ses excuses. «Dans mes activités de président de la FIFA, rien ne me surprend mais j'ai été très blessé par les commentaires (négatifs) car ils m'ont touché dans ma conscience», a dit le Suisse. Comment et de quelle manière va-t-il falloir remettre le ballon aux six mètres si le but a été bel et bien inscrit dans les annales du président. D'ailleurs, on se rappellera de la déclaration d'Ulie Hoeness, président du Bayern, dans un tout autre genre, qui déclarait dans une interview au journal sportif allemand Sport Bild à propos du fonctionnement de la FIFA qu'il accuse de corruption. Visiblement, les choix de la Russie et du Qatar pour organiser les coupes du monde 2018 et 2022 passent mal. «Ça ne peut pas continuer ainsi. La manière dont les choses ont évolué est scandaleuse. L'image du football est écornée. C'est le moment pour les grandes fédérations, comme celles de l'Allemagne, d'Angleterre, d'Espagne ou de la France, de mettre les choses au clair et de taper du poing sur la table», plaide Hoeness. Au passage, le patron du Bayern n'oublie pas de tacler le président de la FIFA, «je pense que Joseph Blatter et les autres responsables devraient commencer à se demander si tout peut continuer ainsi». Le début d'une fronde anti-Blatter ? Alors qui aura la dernière balle ? Blatter n'est pas assis sur la bonne branche. Le dossier du Qatar est toujours accroché comme un badge à son cou bien que les prévisions de croissance de ce pays (PIB) sont de 8% en 2010 et 5% en 2011, selon une récente étude de Standard Chartered. Un ambitieux programme d'infrastructures se signale en premier lieu, par un métro et un réseau ferroviaire rapide (25 milliards de dollars), ainsi qu'un aéroport international (10 milliards de dollars), dont la première phase sera ouverte en 2012. «Le pays prévoit aussi de construire un port en eau profonde (7 milliards de dollars), un pont pour relier le Qatar et Bahreïn (4 milliards de dollars), et une enveloppe de 20 milliards de dollars pour des projets routiers. Sans oublier la mise sur le marché de 900 000 chambres d'hôtels additionnelles et les 12 stades (4 milliards de dollars) de la compétition : 9 à construire et 3 à rénover, en les dotant tous d'un système de climatisation à l'énergie solaire pour combattre la chaleur du désert. «L'organisation du Mondial va imposer des délais très serrés, créer des dépenses supplémentaires et apporter de nouvelles expertises», note la Banque nationale du Koweït dans une étude.