Les changements survenus dans les quatre pays arabes, à savoir l'Irak, la Tunisie, la Libye et les soulèvements en cours en Syrie et au Yémen ont mis le feu dans ces pays et n'ont rien donné de bon. Bien au contraire, cet état de fait a instauré un climat de terreur et d'anarchie dans ces pays, et la sortie de crise n'est pas pour demain. En effet, l'invasion de l'Irak par la coalition et l'exécution de Saddam Hussein n'ont pas apporté le «paradis» promis et attendu par le peuple de ce pays. Selon un bilan, la destitution du régime de Saddam Hussein a causé la mort de plus de 113 000 civils et 250 000 blessés, sans compter les viols et la destruction de l'économie du pays. L'installation du nouveau pouvoir en juin 2004 n'a pas apporté la paix et la sécurité au peuple irakien. Si le pays était uni auparavant, il se trouve aujourd'hui divisé entre Arabes, Kurdes, Chiites et Sunnites. La violence est au quotidien, le sang coule toujours alors que l'Irak se dirige vers le scénario de la Yougoslavie. En Tunisie, des opposants qui vivaient tranquillement ont dit en avoir marre de la dictature et veulent du changement. Profitant d'un acte isolé pour ne pas dire un fait divers, ils se rebellent contre le pouvoir en place. Malheureusement, la fuite de Ben Ali n'a pas permis aux démocrates de prendre les commandes car c'est une force plus féroce que la dictature qui prend la relè- ve : l'islamisme. Le tourisme, seule ressource du pays, est mis en veilleuse alors que la Tunisie est redevenue une destination à haut risque. Malgré la prise du pouvoir par les «barbus», la « révolution » n'est pas encore terminée. En Libye, une partie du peuple libyen a décidé de se rebeller contre son guide suivant le chemin de leurs voisins tunisiens. L'Otan à l'origine du renversement du régime de Kadhafi a fait plus de 60 000 morts et plus de 17 000 blessés. La Libye devra encore s'acquitter d'une facture salée de plus de 500 milliards de dollars, l'équivalent de 50 ans de pétrole. Les premiers changements opérés par les nouveaux dirigeants étaient comme un os qui s'est planté dans le gosier d'un chien. «Chaque Libyen peut avoir quatre femmes», ont indiqué les nouveaux dirigeants, écartant du coup les «révolutionnaires» du gouvernement. A peine installé, le nouveau gouvernement est contesté par les Libyens, indiquant ne pas accepter des dirigeants importés. L'installation du nouveau gouvernement n'a pas arrêté l'effusion de sang. Des affrontements se poursuivent sur l'ensemble du territoire libyen et ce, malgré la mort du colonel Kadhafi et la capture de son fils Seif El-Islam. Hier, onze «révolutionnaires» ont été abattus par des pro-Kadhafi à Ben Walid. En Egypte, le changement voulu a causé la mort de plus d'un millier de personnes dont 26 policiers, alors que plus de 1 000 manifestants ont été arrêtés. Neuf mois après la démission de Moubarak, l'anarchie règne toujours et la révolution s'est réveillée de nouveau. Le Premier ministre proposé par les révolutionnaires a présenté sa démission après que ses partisans de la place Tahrir ont demandé son départ. L'armée vient de nommer un nouveau chef du gouvernement proche de Moubarak, à la grande colère des manifestants qui occupent les rues de la capitale et de plusieurs villes d'Egypte. Au moment où le sang continue de couler dans ces trois pays, la Syrie et le Yémen sont sur le point de les rejoindre. Où va le monde arabe ?