M. Soltani s'est rendu au Qatar où il s'est entretenu avec plusieurs dirigeants de ce pays. Au cours de son déplacement, il s'est rendu dans les locaux d'Al Jazeera où il a rencontré plusieurs collaborateurs de la chaîne, dont Youssef Al-Kardaoui, qui étaient pour beaucoup dans les soulèvements populaires ayant entraîné la chute des régimes en Tunisie, Libye et Egypte. Devant les journalistes, le chef du MSP a affiché clairement son intention de retirer son mouvement de la coalition présidentielle. En revanche, rien n'a filtré sur ses rencontres et ses diverses réunions avec les dirigeants du Qatar, Youssef Al-Kardaoui et les «mercenaires» de la station de télévision d'Al Jazeera. Par ailleurs, plusieurs partis et formations politiques comptent saisir la justice pour demander la dissolution des mouvements et partis politiques anticonstitutionnels, à moins que leurs dirigeants acceptent de se conformer aux lois de la République. Il semble que le «sirocco» qui a soufflé sur la Tunisie, la Libye, le Maroc et l'Egypte a donné des ailes au chef du MSP. Brandissant la carte du changement dans les pays arabes, le président du mouvement islamiste menace non seulement de retirer son mouvement de la coalition présidentielle mais prévient sur le «calme qui précède la tempête» en Algérie. A ce sujet, il a fait savoir au cours d'un entretien diffusé sur la chaîne Al Jazeera Mubasher que le temps est venu pour remettre le flambeau à une autre génération en Algérie. Interrogé sur la coalition dont son mouvement fait partie, le chef du MSP a ajouté que son parti participe avec 10% seulement, se lavant les mains des souffrances qu'endure le peuple et que, selon lui, seules quelques catégories de personnes profitent de cette situation. Le chef du MSP multiplie les sorties médiatiques non seulement à l'intérieur du pays mais à l'étranger. D'Alger au Qatar en passant par Tunis, il affiche ses critiques et ses menaces à l'égard de la coalition et de la situation qui prévaut dans le pays. «Le bateau Algérie» ne coulera pas, des «hommes» sont prêts à le mener à bon port, a-t-il ajouté. Parlant des prochaines élections, il met en garde contre la fraude qui pourrait entacher le scrutin. «Je suis sûr et certain à 100% que le courant islamiste va remporter les prochaines élections si toutefois le scrutin est libre et transparent.» A lire entre les lignes, le M. Soltani crierait à la fraude dans le cas ou les résultats seront en sa défaveur. A ce sujet, le journaliste d'Al Jazeera a demandé au chef du MSP s'il appellerait ses partisans à sortir dans la rue si cela serait le cas. «Nous avons d'autres moyens pour faire valoir nos droits», a répondu le chef du MSP. «Si les responsables du MSP et autres partis veulent des élections libres et transparentes, il faudrait qu'ils se mettent en conformité avec la loi car leurs mouvements sont anticonstitutionnel», selon plusieurs partis politiques. Certains responsables et militants de partis comptent saisir la justice à ce sujet avant le jour J. Il est inconcevable de se taire sur une violation grave de la Constitution et des lois de la République, ont indiqué nos interlocuteurs. Ces derniers ajoutent que l'article 42 de la Constitution est clair : «Les partis politiques ne peuvent être fondés sur une base religieuse, linguistique, raciale, de sexes, corporatistes ou régionaux.» «Cela dit, nous allons demander à la justice d'appliquer la loi de la République et de dissoudre ces mouvements», ont-ils ajouté. Nos interlocuteurs devaient conclure que le temps de compter sur les mosquées et sur l'islam pour bourrer les urnes ne devrait plus se voir dans notre pays.