Les conditions d'une reconfiguration politique au sein du Parlement ne bénéficient pas de la durée nécessaire pour que les partis à naître fassent leurs premiers pas. Ils n'auront pas le temps de pousser leurs premiers cris que les élections législatives et communales seront vite passées. Parler de la présomption d'émergence hégémonique de la mouvance islamiste sur la trace des autres partis islamistes qui ont obtenu la majorité dans les pays arabes ? Le FIS a disparu et le parti Wafa, dont on dit qu'il aurait pu sans coup férir constituer la jonction entre les conservateurs du FLN et les islamistes, n'a pas été légalisé. Djaballah qui aurait pu compenser l'absence des deux partis cités a lui-même été réduit en lui faisant un double redressement des deux partis qu'il avait créés. Le MSP ? Certains disent sans démonstration aucune que sa politique d'entrisme lui a fait perdre sa crédibilité alors qu'en réalité, il avait rejoint le pouvoir par son intégration à la coalition sous Zeroual et à l'alliance sous Bouteflika pour une double raison. La première concerne sa survie. Quel parti islamiste légal n'a pas été affaibli quand il est resté au sein de l'opposition ? La seconde concerne la conciliation entre le court terme politique (par l'arrachage de concessions politiques) et le long terme sociologique, sachant que ce parti a investi dans l'avenir. On peut ajouter une troisième raison qui est la participation d'un parti islamiste à un gouvernement même laïc décrété «halal». Plutôt alors que de spéculer en disant que les islamistes n'auront pas la majorité aux futures élections, nos politiques officiels devraient analyser les raisons pour lesquelles cette mouvance pourrait emporter la majorité ou même seulement se distinguer en tant que force politique. Qu'a-t-il été fait pour ne pas conjurer un nouveau scénario?