Que de temps perdu. C'est presque un match avec des prolongations. On avait tous cru que des sanctions sévères allaient secouer la fédération camerounaise. Erreur. Le match était déjà ou presque joué. C'est du moins ce que retiennent les professionnels tant algériens que camerounais. La leçon à retenir n'est autre que celle de ne plus croire à ce qui s'apparente à une méchante et humiliante situation qui ferait enfin tomber le rideau des tractations interdites. Alors que les yeux sont rivés sur l'immense palais de la CAF où des décisions exemplaires allaient résonner comme un avertissement à tous ceux qui tenteraient de se moquer du sport en général. Erreur, deux hommes plutôt trois ou même quatre se sont réunis dans un petit café du coin du grand boulevard de Paris pour calmer le jeu, changer de tactique et de stratégie au nom du foot africain froissé… On aura donc perdu du temps pour rien depuis le lundi 28 novembre 2011. «Puisqu'au terme d'un tête à tête souhaité par Issa Hayatou, le grand shérif du football africain, Mohammed Raouraoua, président de la Fédération algérienne de football, «refusa de Iya Mohammed, son homologue camerounais, la moitié des près des 500 millions de FCFA (soit environ 800 000 euros) qu'il exigeait comme note de frais relative aux préparatifs du match manqué du 15 novembre 2011 à Alger entre les Lions Indomptables et les Fennecs». Un mois après cette pause-café qui a eu lieu au cœur de la capitale française, Tombi à Roko Sidiki, le serviteur, secrétaire général de la Fécafoot, est invité à rendre public un communiqué annonçant que «les deux hommes forts du football algérien et camerounais ont finalement trouvé un terrain d'entente. «Le bureau fédéral de la Fédération algérienne de football, bien que considérant que le préjudice moral et sportif causé demeure considérable, a accepté la proposition de la Fécafoot de payer environ 250 millions de FCFA au titre de dommages et intérêts subis par la décision de l'équipe nationale du Cameroun de ne pas se rendre en Algérie pour disputer ledit match», clame le communiqué. Le document indiqué oblige poliment la partie camerounaise à s'acquitter de cette symbolique somme suivant un échéancier qui s'étale entre décembre 2011 et mars 2012. Au vu de ce document, fruit d'une pause-café, faudrait-il comprendre par là que cette sympathique entente a «mis au monde» l'annulation de la procédure judiciaire déclenchée par la FIFA à la suite de la plainte déposée là-bas par les autorités algériennes au lendemain de l'échec du rendez-vous d'Alger ? «En principe oui, s'interroge un journaliste camerounais, mais il faudrait que le plaignant fasse une autre démarche dans ce sens. Ce qui n'est pas encore le cas», précise à Footafrica365.fr un responsable de la Fécafoot. Si la bataille avec la consœur algérienne semble désormais relever du passé, la Fécafoot fait face sur le plan local à une véritable levée de boucliers au sein de l'opinion depuis la décision de suspension qui frappe certains cadres de la sélection fanion, au premier rang desquels Samuel Eto'o a écopé de 15 matchs de suspension. Les Lions Indomptables ? Il faut croire qu'ils le sont réellement indomptables mais aussi, malins pour emprunter les chemins les plus sûrs… Le perdant dans cette histoire.