Le centre de recherche stratégique et sécuritaire d'Alger a abrité, hier, une conférence-débat sur la crise syrienne, marquée para communication d'un ancien responsable algérien auprès de l'ambassade d'Algérie à Damas et le témoignage de Mme Benhabyles sur ce qu'elle a vu et écouté au cours de son séjour en Syrie, effectué le mois en cours. Des membres dont Mme Benhabyles du Centre international de recherche et d'études sur le terrorisme, (Ciret) dont le siège est à Paris, ont fait le déplacement début décembre en Syrie et ce, pour s'enquérir de près de la réalité de la crise syrienne. Pour rappel, ces mêmes membres ne sont pas à leur première expérience, ils sont venus en Libye, et se sont déplacés à Tripoli et Benghazi… au moment où ce pays était en feu et à sang et sous les frappes aériennes de l'Otan. Si l'opinion, arabe et internationale est destinataire «d'une intensité d'informations sous un seul angle» sur la crise syrienne, des délégations étrangères ont fait le déplacement en Syrie dont celui effectué début décembre par les membres du centre (Ciret). Ceci étant, même si le rapport du Ciret «est prévu pour début janvier prochain» selon Mme Benhabyles, dont le témoignage sur ce qu'elle a vu et écouté durant son séjour avec ses collègues du Ciret révèle l'étendue et la profondeur du fossé entre des chaînes satellitaires, El Jazeeza, El Arabya, la BBC et France 24 et la réalité de la crise syrienne. Ce qui est à relever, c'est que les propos et les récits de notre interlocutrice convergent amplement avec ceux rapportés précédemment par d'autres délégations étrangères, d'Amérique latine, de l'espace arabe, de Chine, d'Europe de l'Est ou de Russie qui ont fait le déplacement en Syrie. «La contestation des syriens, au départ pacifique a vite était violente par l'usage des armes» indique Mme Benhabyles qui, avec ses collègues du Ciret se sont déplacés à Homs, Daraa et Damas. Tout en indiquant que leurs différentes rencontres avec les citoyens, les membres de l'opposition de l'intérieur et des victimes syriennes se sont déroulées «sans la présence des services de sécurité ou de représentants du gouvernement», Mme Benhabylès a souligné que les syriens rencontrés lui ont fait part «de l'usage d'armes à feu par des islamistes». Aussi, tout en indiquant que l'opinion syrienne aspire et est attachée à réformer le système politique en place, «le peuple syrien est jaloux de sa souveraineté nationale et contre toute ingérence». Les rencontres avec des membres de l'opposition intérieure a été riche en enseignement et révélatrice à plus d'un titre. Il est question d'une opposition intérieure fondamentalement attachée à une voie de sortie de crise «exclusivement» à l'abri des ingérences étrangères et ses soutiens internes. L'idée principale qui ressort des différentes rencontres avec les acteurs de la société syrienne de divers horizons d'ordre politique, religieux et représentants de différentes couches sociales «c'est que le Conseil national syrien (CNS) est très mal perçu et n'a pas d'ancrage dans la société syrienne». Ce qui illustre amplement les objectifs escomptés par la création du CNS, qui a été possible après plusieurs tentatives sur fond du rôle des groupes armés islamistes qui s'adonnent à des actes d'assassinats et d'infiltration dans les manifestations pacifiques. Ce qui a été accompagné par le déploiement des différents services de sécurités syriens et dont les arrestations et les démantèlements de ces groupes armés a permis la confiscation de quantités d'armes de différents types, de moyens de communications et des sommes d'argent colossale. La Syrie qui, par sa position géostratégique est le nœud des luttes internationales à travers les mutations en cours sur fond de la crise du mondiale du système économico-financier. Avec l'émergence d'autres puissances, les mutations en cours sur la scène arabe au moment où Israël entame sa nouvelle phase de s'ériger en Etat sioniste-judaïque. Autant de données qui semblent inscrire encore la crise syrienne dans la durée et dont le rôle de la Ligue arabe par l'envoi des observateurs intervient après l'échec de l'adoption par le Conseil de sécurité d'une résolution contre Damas. Ceci d'autant plus que l'histoire nous renseigne que l'effritement des nations s'est effectué par des slogans portés par les vainqueurs à terme de la première et la Seconde Guerre mondiale et dont l'invasion de l'Irak continue de porter ses retombées sur l'ensemble de la région. Conscient de ces jeux et enjeux en direction de son pays, le peuple syrien tout en aspirant et en œuvrant à conduire les réformes qui répondent à ses aspirations, a tracé les lignes rouges à ne pas franchir pour garantir la pérennité de la Syrie pour l'actuelle génération et celle à venir.