Le ministre palestinien des Affaires étrangères, Riadh El-Maliki, a souligné, jeudi à Alger, la gravité de la situation dans la ville d'El-Qods occupée du fait des pratiques israéliennes de judaïsation de la ville et des tentatives de la vider de sa population, d'où, a-t-il affirmé la nécessité de tenir des sommets extraordinaires aux niveaux des pays arabes et musulmans. «Les autorités israéliennes œuvrent à judaïser totalement la ville sainte, à occulter ses symboles islamiques et chrétiens et à instaurer une réalité nouvelle», a indiqué M. El-Maliki dans une conférence de presse conjointe avec le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, au terme de leurs entretiens au siège du ministère. Le ministre palestinien a dévoilé l'existence d'«un plan israélien baptisé ‘'plan des 20-20'' dont le but est de finaliser en 2020 la judaïsation de la ville d'El-Qods et de déloger le plus grand nombre de ses habitants arabes musulmans et chrétiens». Tout en déplorant le peu d'effet des efforts déployés aux niveaux arabe et musulman et même des réactions internationales qui demeurent «en deçà du niveau requis et escompté», M. El-Maliki a appelé à des actions plus fortes et à des mesures audacieuses et décisives de la part de la communauté internationale et au premier chef le monde arabo-musulman dans le but de sauver la ville et d'appuyer la résistance de ses habitants avant qu'il ne soit trop tard. Quant à la réconciliation nationale et aux divisions palestiniennes internes qu'Israël continue d'exploiter pour poursuivre ses exactions dans les territoires palestiniens, le chef de la diplomatie palestinienne a affirmé l'existence d'une «action soutenue, véritable et sérieuse» pour une solution rapide de cette question afin que cette «page noire de l'histoire palestinienne soit tournée et qu'un travail d'envergure soit mené pour l'unification des rangs palestiniens face aux dangers qui menacent la cause et le peuple palestiniens». M. El-Maliki a, par ailleurs, affirmé l'engagement de l'autorité palestinienne et à sa tête le président Mahmoud Abbas d'œuvrer à libérer, au plus tôt, tous les détenus dans les prisons israéliennes. Il a, de même, précisé que la question des détenus a toujours fait partie des préoccupations de l'Autorité palestinienne et a été maintes fois exposée lors des rencontres. Cette question a été inscrite, a-t-il dit, comme l'un des points de la solution finale aux côtés des questions d'El-Qods, des colonies, des frontières et de la sécurité. Aucun accord ne sera conclu avec la partie israélienne, a-t-il martelé, sans la libération de tous les détenus (plus de 7 000) qui croupissent dans les geôles israéliennes pour avoir refusé l'occupation et revendiqué un Etat palestinien. S'agissant de la demande d'admission à part entière de la Palestine à l'ONU, M. El-Maliki a fait savoir que les efforts se poursuivaient dans ce sens. La partie palestinienne attend, a-t-il expliqué, la fin du délai fixé par le Quartette qui s'est fixé un délai jusqu'au 26 janvier prochain, pour relancer les dossiers des frontières et de la sécurité. De ce fait, le Quartette a demandé aux deux parties israélienne et palestinienne de donner leurs approches sur ces deux points. La partie palestinienne a déjà présenté sa position au Quartette tandis que la partie israélienne n'a rien formulé jusqu'à présent, a-t-il indiqué. Après l'expiration du délai, nous aurons une position que nous devons coordonner sur le plan arabe afin de définir les prochaines démarches, a ajouté M. El-Maliki. Il a souligné que l'Autorité palestinienne poursuivra ses efforts, sans relâche, pour obtenir la qualité de membre à part entière au sein de l'ONU. M. Al-Maliki a évoqué, par ailleurs, les menaces du Congrès américain de couper les aides à l'Autorité palestinienne, estimées à 770 millions de dollars/an, ce qui aura, a-t-il ajouté, des répercussions négatives sur les projets de développement dans les territoires palestiniens. Le chef de la diplomatie palestinienne a relevé «une convergence de vues et de positions politiques entre l'Algérie et la Palestine concernant les évènements qui surviennent dans la région arabe et le monde». Il a indiqué, en outre, que les deux parties ont convenu de poursuivre la coordination et la concertation à travers les ministères des Affaires étrangères des deux pays, soulignant que la concertation politique ouvrira la voie au débat sur les possibilités de coopération dans l'autre domaine.