Dans le cadre de la vente illicite qui demeure interdite, passons cette fois à un autre aspect de l'informel, qui cette fois met en péril la vie d'autrui au vu et au su de tous. Il suffit de se rendre à Haï Sbaâ, ou «souk h'lima», et au marché couvert de la ville pour prendre conscience de la gravité de la situation et de l'insouciance des uns et des autres. Des produits laitiers, du pain et autres sont exposés à l'air, sur les étals et parfois même sur le sol sans aucun souci d'hygiène. Les résidents de la cité Haï Sbaâ sont confrontés quotidiennement à ce calvaire dans cette artère piétonnière qui connaît une grande activité, vu qu'elle est située dans lieu rendu stratégique par la présence de plusieurs commerces. En effet, tout au long de cette rue s'active un souk informel où tous les riverains, ainsi que les habitants de la ville de Tissemsilt viennent faire leurs achats. Mais en fin de journée, des déchets et des ordures ménagères s'entassent après le départ des vendeurs, attirant des meutes de chiens errants et des chats de gouttière qui viennent fouiner dans ces amas de détritus. Par conséquent, l'hygiène est totalement absente, les vendeurs ne se soucient jamais des saletés qu'ils laissent derrière eux. Ce qui est inadmissible, c'est que ce souk se transforme en un véritable marécage et le passage devient impossible pour les clients et les passants. Ces commerçants sans scrupules agissent sur la rétention des stocks en toute impunité. L'ensemble des produits de consommation est devenu inaccessible aux petites bourses, même au niveau des marchés populaires, où les prix sont en hausse vertigineuse. Même les fellahs qui proposent directement leurs produits n'échappent pas à cette tendance. En tout état de cause, tant que le commerce informel supplantera le formel, et en l'absence d'une régulation réfléchie des circuits commerciaux, l'Etat aura des difficultés à stabiliser les prix.