Les régimes arabes, selon les perceptions qu'ils ont de leurs peuples, sont en retard de plusieurs réflexions. On leur a fait croire qu'ils étaient leurs adorés et, pour ces raisons, ils ne demandent pas des justifications aux scores mirobolants qu'ils recueillent à leur élection. Ils se sont souvent retrouvés mais n'ont pas parlé de l'essentiel : leurs actions envers leurs peuples. Aujourd'hui, Ben Ali doit regretter de n'être pas entré dans l'histoire en initiant lui-même une véritable démocratie et donc un Etat de droit. Il doit en être de même pour Moubarak. Il n'y a plus de pharaon pour une durée à perpétuité au pouvoir. Il n'y a plus de monarchie présidentielle avec un transfert de pouvoir au sein de la famille biologique. Les présidents restants vont être bousculés. Les prémisses en sont visibles au Soudan. Ils le sont également au Yémen dont le président va sûrement se voir rejeter sa décision de rester jusqu'en 2013. Ni sondage ni concession ! Qui leur a donc fait croire que les peuples arabes ne connaissaient pas de véritables mutations sociales et politiques ? Pourquoi n'ont-ils pas tenu compte de la réalité et non pas de la fiction qui leur est rapportée par leurs collaborateurs ? On ne côtoie pas impunément des sociétés occidentales qui sont des démocraties avancées. On ne parle pas impunément de la démocratie en lui donnant un contenu qui n'a rien à voir avec la conception universelle. Une malédiction sur les pays arabes ? Plutôt sur les dirigeants arabes qui n'ont pas vu venir. Ils ont échoué à construire un Monde arabe sur la base de l'absence de lutte pour le leadership. Pour qu'il y ait une conception commune, il faudrait d'abord procéder à une homogénéisation des systèmes politiques afin de rapprocher et rendre compatibles les systèmes de référence.