Le président Bachar Al Assad a promis mardi de frapper «les terroristes d'une main de fer» et raillé les tentatives de la Ligue arabe de mettre un terme aux violences qui ont accompagné les dix mois de manifestations antigouvernementales en Syrie. Sur le terrain, dix personnes ont été tuées par les forces de sécurité qui ont tiré sur des jeunes gens qui manifestaient pacifiquement contre le président Assad, rapporte l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), une organisation d'opposition basée en Grande-Bretagne. Un homme a été tué en outre à Homs, dans le centre du pays, par des tirs provenant d'un barrage routier, ajoute l'OSDH. Par ailleurs, onze membres de la mission d'observation de la Ligue arabe ont été blessés lors de l'attaque de leur véhicule par des manifestants à Lattaquié, sur la côte méditerranéenne. Dans un discours prononcé à l'université de Damas et retransmis à la télévision d'Etat, le président syrien s'est dit favorable à l'intégration de «l'ensemble des forces politiques» au sein du gouvernement et à la tenue d'un référendum en mars sur une nouvelle Constitution. Arrivé au pouvoir en 2000 à la mort de son père, Assad, qui depuis le début du soulèvement populaire mi-mars 2011 alterne les promesses de réformes et la répression militaire, a une nouvelle fois exclu de quitter le pouvoir. «Je ne suis pas quelqu'un qui renonce à ses responsabilités», a-t-il déclaré. «Je suis au pouvoir parce que j'ai le soutien du peuple et si je quitte le pouvoir ce sera parce que le peuple le désire.» Soumises à une forte pression de la communauté internationale pour mettre fin au bain de sang, les autorités syriennes affirment que les troubles sont l'œuvre «de groupes terroristes armés» et font état de 2 000 soldats et policiers tués depuis le début des violences. Dans sa première intervention publique depuis juin, Bachar al Assad a assuré qu'aucun ordre n'avait été donné de tirer sur la population. «Il n'y a aucun ordre donné à quiconque d'ouvrir le feu sur le moindre citoyen», a-t-il dit. Le rétablissement de l'ordre est une priorité en Syrie, a-t-il ajouté. «Il n'y a aucune tolérance pour le terrorisme ni pour ceux qui utilisent des armes pour tuer», a-t-il dit, soulignant qu'il fallait «frapper les terroristes d'une main de fer». Face à la poursuite de la répression, la Ligue arabe a suspendu Damas de ses instances et annoncé des sanctions économiques sans précédent fin novembre contre le régime syrien. L'organisation panarabe a dépêché fin décembre des observateurs sur le terrain chargés de vérifier l'application d'un plan de résolution de la crise accepté par Assad début novembre. Ce plan prévoit la libération des prisonniers politiques, la fin de la répression, le retrait de l'armée des villes et l'ouverture d'un dialogue avec l'opposition. Réunis au Caire dimanche, les ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe ont estimé que le plan n'était appliqué que partiellement par Damas et ont annoncé une augmentation du nombre des observateurs dans le pays.