Des renforts militaires ont pénétré dans Lattaquié, une importante ville du littoral nord-ouest du pays, pour faire cesser les tirs de francs-tireurs postés sur les toits qui ont fait depuis vendredi quatre morts, dont deux officiers, et 150 blessés. Hier, un haut responsable syrien, sous le couvert de l'anonymat, avait affirmé que «des francs-tireurs ont tiré sur des passants, tuant deux personnes et en blessant deux autres». Alors que le président Bachar Al Assad a fait libérer 300 prisonniers politiques, la répression continue lors des manifestations dans le pays. Les forces de sécurité syriennes ont tué six personnes en deux jours de manifestations antigouvernementales dans la ville portuaire de Lattaquié, ont déclaré samedi à Reuters des militants réformistes en exil à l'étranger. Des manifestations ont eu lieu vendredi en outre à Damas ou Hama. A Tafas, à quelques kilomètres de Damas, un millier de personnes seraient descendues dans la rue pour les funérailles de trois manifestants tués la veille et auraient incendié dans le même temps l'un des sièges du parti Baath. Boutheïna Chaabane, proche collaborateur du président Al Assad, a déclaré à l'agence de presse officielle syrienne que le pays était «la cible d'un plan visant à semer la discorde entre les communautés afin de venir à bout du modèle unique de coexistence en Syrie».