Les Américains partent des territoires musulmans occupés en y enfouissant des mines anti-réconciliations nationales. Des mines à l'épreuve des démarches de reconstruction de la paix. Dès qu'ils occupent un pays musulman, ils s'y emploient à détruire les cohésions nationales, à redonner vie aux clivages ethniques, confessionnels, dans le sens plutôt belliciste. Il est vrai que ces clivages ne sont pas créés par les Américains. Ils y étaient avant. Ce sont ces clivages qui constituent pour la sécurité nationale les plus grands et plus graves des périls. Pourrait-il exister un espace de solidarité nationale, de défense si les différentes communautés ne participaient pas à égalité à l'exercice du pouvoir ? Ce sont d'abord ces vulnérabilités de la sécurité nationale qui créent les menaces extérieures. Lorsque les minorités sont marginalisées, lorsque des identités sont brimées, exclues, lorsqu'une identité nationale n'est pas collective et intégrante, qu'elle exclut certaines de ses composantes, lorsque l'accès au pouvoir n'est pas fondé sur la citoyenneté mais sur l'appartenance communautaire, toutes les conditions sont ainsi réunies pour que s'exercent des menaces sur la sécurité nationale. Une logique ethnique et une logique démocratique sont fatalement incompatibilités. Les vulnérabilités sont immatérielles mais les menaces réelles et concrètes.