La Commission nationale consultative de promotion et de protection des droits de l'homme (CNCPPDH) a organisé, hier à la résidence El-Mithak, un atelier traitant des engagements de l'Algérie au titre du mécanisme de l'Examen périodique universel (EPU), prévu par l'ONU, avec l'évaluation de la mise en œuvre des recommandations adressées à l'Algérie lors du 1er rapport de 2008, les contributions et autres recommandations attendues des parlementaires et de la société civile. Dans son allocution d'ouverture, Me Mustapha Farouk Ksentini, président de la CNCPPDH, définira l'EPU comme étant «un mécanisme coopératif, impliquant l'Etat, les organisations non gouvernementales et les institutions nationales des droits de l'homme», en ajoutant que c'est un espace de dialogue au bénéfice de la promotion et de la protection des droits de l'homme. «Notre pays est appelé à présenter la manière dont les recommandations évoquées dans le rapport final de 2008 ont été prises en charge», explique-t-il, et de poursuivre : «De même, les faits nouveaux en termes de droits de l'homme, apparus depuis sur la scène nationale seront disséqués.» Me Ksentini n'a pas omis de relever l'incontournable rôle des pouvoirs publics et des organisations de la société civile dans le déroulement de cette nouvelle procédure onusienne, notamment dans le contexte de réformes politiques et institutionnelles en cours. «Je souhaiterais que vos travaux prennent en considération ces profonds changements pour les faire porter de la manière la plus objectif, à la connaissance de la communauté internationale en charge du dossier Algérie», exhorte-t-il. Le président de la commission conclura par un appel à tous pour que le passage de l'Algérie devant cette procédure onusienne soit une «opportunité objective pour éclairer sur la volonté réelle du pays» en faveur de la protection des droits de l'homme. Mme Yasmina Taya, présidente de la sous-commission des relations extérieures et de la coopération de la CNCPPDH et modératrice de l'atelier, dira à propos de ce second rapport du 2e cycle : «Nous avons voulu que ce rapport soit l'émanation de la vie de la société civile. La participation de cette dernière est majeur.» Elle expliquera qu'une ébauche est déjà établie et sa validation se fera par l'enrichissement des propos de la société civile en cette journée. «La société civile est présente dans sa diversité et exposera son avis en toute liberté et nous en tiendrons compte», soulignera-t-elle. Concernant les recommandations émises par la communauté internationale, Mme Taya précisera que l'Algérie a accepté dix-sept recommandations parmi vingt-cinq, notamment celles ayant trait à la condition de la femme, la condition de l'enfant, les réformes politiques et la réconciliation nationale. «L'Algérie fait de gros efforts et la présence de la société civile, aujourd'hui, témoigne de cette volonté d'inclure ses avis au sens large. Il en découlera un rapport qui reflétera la vie des organisations de la société civile dans son ensemble, lequel sera remis aux nations unies», conclut-elle. Pour sa part, Noureddine Benbraham, président de Adwaa Rights pour la démocratie et les droits de l'homme, estime que le rôle de la société civile dans l'élaboration de ce rapport est important, car, selon lui, les mécanismes officiels étaient réservés uniquement aux gouvernement, alors qu'aujourd'hui, des rapports alternatifs doivent d'être présentés par la société civile qui reflètent l'autonomie et la liberté des associations pour s'exprimer autour de ces rapports. «L'implication de la société civile est un élément important qui reflète la promotion des bonnes pratiques démocratiques et de bonne gouvernance», affirme-t-il. «Cela donnera également la liberté de s'exprimer et tout ceci va se fendre dans un rapport plus consistant, plus fort et transparent.» Questionné sur d'éventuelles avancées de l'Algérie en matière de protection des droits de l'homme, M. Benbraham considère que le pays est en train de réaliser un grand travail, dans un temps court et dans une situation difficile. Pour étayer ses dires, il revient sur toutes les étapes et projets réalisés depuis la décennie noire, tels que la réconciliation nationale et les réformes politiques, appelant tous les acteurs politiques, citoyens et associations à mettre en exercice ce produit qui a besoin d'être promu à travers les bonnes pratiques.