C'est avec le procès de l'assassin de la jeune universitaire de Annaba et ses 6 complices que s'ouvrira le 19 février prochain la première session criminelle de la cour de justice de Annaba. Le dossier volumineux de cette affaire a été placé en tête de liste par rapport aux 70 autres dossiers relatifs à des crimes de sang, économique, trafic de drogue et de psychotropes, contrebande aux frontières et autres délits criminels. Au fil des audiences de cette institution de justice, plusieurs dizaines d'accusés, complices et témoins à charge et à décharge se succéderont à la barre. Nombreux seront aussi présents au prétoire, les avocats des parties civiles et de la défense. Quelque 150 accusés prendront place. Une soixantaine d'affaires sont inscrites au rôle pour être jugées. En décidant d'ouvrir cette session criminelle par le jugement des 7 personnes dont deux femmes, toutes impliquées dans l'odieux crime de la jeune Z. Hadjet, une universitaire de 25 ans, le parquet de Annaba annonce les couleurs. Elles ne seront certainement pas en faveur des criminels. Particulièrement celui qui a assassiné Hadjer de plusieurs coups de baïonnette tôt le matin du 25 mai 2010 à 7h10 à la cité du 5 juillet à Annaba. Ce dernier accompagné de 2 complices dans deux voitures, ils avaient fait le guet durant plusieurs heures avant de voir celle qui allait devenir leur victime sortir du logement où elle était hébergée par une amie de la famille. L'assassin et ses deux acolytes avaient tout prévu. Pour ce faire, ils s'étaient réunis pour mettre au point leur stratagème devant aboutir à l'assassinat de la jeune fille. Deux voitures, une Peugeot 206 et une Toyota Yaris avaient servi au transport des 3 criminels que rien ne paraissait faire reculer. Le motif de ce crime semble être une haine viscérale qu'avait B. Mourad avec celle qu'il allait tuer bien qu'il l'ait aimée au point de demander sa main à ses parents. Le refus catégorique de ces derniers ajouté au mépris affiché à son égard par Hadjer qui ne voulait plus le voir et encore moins lui parler, ont accentué cette rage. Aucun de son entourage, y compris la propre mère de celui qui deviendra un assassin, n'arrivent à le dissuader. La lecture de l'arrêt de renvoi établi par la chambre d'accusation, laisse à penser que Hadjer était considérée comme un mouton qu'il fallait égorger comme un sacrifice. 7h10 juste, la proie vivante était visible. Elle ne le sera que l'espace de quelques minutes, le temps que Mourad descende de la Toyata, discute brièvement avec elle, qu'elle commençait à crier «au secours» avant que celui-ci ne lui asséne des coups de baïonnette mortels. La scène s'est passée sous les yeux ahuris de deux témoins, B. Rafik et F. Mehdi. Le premier était en train de chauffer le moteur de sa voiture pour se rendre à son travail. Le deuxième se préparait à ouvrir son local commercial. Pensant avoir à faire à un délinquant tentant de dépouiller une jeune fille, il pénétra dans son local, récupéra un objet d'autodéfense et revint sur les lieux où il avait vu Hadjer s'écrouler. Il constatera qu'en fait d'agression pour voler, la jeune fille avait le corps ensanglanté et qu'elle était pratiquement agonisante. Des comptes rendus d'audition du principal accusé et de ses 6 complices, il s'avère que chacun avait une mission à assurer dans cette affaire d'assassinat. Il y a d'abord les 2 complices directs dans l'assassinat de Hadjer. Ils avaient assuré l'aide et la logistique, l'un en utilisant son propre véhicule censé être à Biskra. La mère de Mourad quant à elle a affirmé qu'au moment des faits, elle était à El-Kala avec son époux malade. Par on ne sait quel concours de circonstances, la voiture qu'elle conduisait une 405 avait fait l'objet d'un vol à la roulotte, motif de la plainte déposée en ce sens au commissariat de cette daïra de la wilaya de Tarf. Selon l'arrêt de renvoi, elle n'a rien fait pour éviter le drame alors qu'elle en avait été informée. Les 3 autres personnes impliquées sont accusées de non dénonciation de crime et de criminels. Ces faits seront épluchés et disséqués un à un par le président du tribunal criminel de Annaba appelé à sièger le 19 février prochain.