Les praticiens spécialistes de la santé publique, reprennent le chemin des protestations par l'annonce d'une grève projetée pour le 4, 5, et 6 mars prochain, laquelle pourra bien être l'enclenchement d'importantes actions de débrayage dans l'avenir. Après une accalmie n'ayant duré que cinq mois, les spécialistes reviennent à la charge, avec cette nouvelle grève, dont le «préavis sera déposé aujourd'hui», a indiqué le président du Syndicat national des praticiens de la Santé publique (SNPSSP), le Dr Mohamed Yousfi lors d'une conférence de presse, tenue hier, à Alger. Cette grève cyclique sera suivie, par une autre à partir du 11 du mois de mars, dans le cas où le «mutisme de la tutelle se poursuit toujours». Le syndicaliste a indiqué qu'une grève illimitée sera enclenchée par la suite le 19 mars sur l'ensemble du territoire national. La décision de reprendre ce mouvement de débrayage, qui concernera 2 700 spécialistes risque de paralyser les établissements hospitaliers et de replonger le citoyen dans la tourmente. Prise par le Conseil national de l'organisation syndicale, la grève résulte, selon le SNPSSP, de la politique de l'autruche adoptée «durant ces derniers mois» par le ministère de la Santé, quant au dossier relatif au statut particulier ainsi qu'aux revendications «non encore satisfaites» du praticien spécialiste. «Le ministre n'a pas tenu ses engagements pris depuis la grève d'octobre» a déclaré le Dr. Yousfi. Les garanties formulées par Djamel Ould Abbès, durant le mois d'octobre 2011, relatives à la prise en charge des revendications de ce corps médical, notamment du projet d'amendement du statut particulier et la mise en application des dispositions statutaires en vigueur, n'ont toujours «pas vu le jour». Selon le président du syndicat, «dans le ministère de la Santé, on ne prend contact avec les gens pour régler un problème que lorsqu'ils déposent un préavis de grève» avant d'ajouter, «il faut menacer pour se faire entendre dans ce pays». Dans le même sillage, le conférencier a lancé un appel au président de la République Abdelaziz Bouteflika pour intervenir «dans les meilleurs délais au risque de voir les choses se corser». Revenant sur la pénurie de médicament, le syndicaliste a expliqué que la crise persiste toujours et que la «tutelle ainsi que les pouvoirs publics maintiennent un mensonge depuis des mois», une déclaration qui replace la crise des médicaments dans le cœur de l'actualité.