Une faction du Mouvement sudiste, un groupe séparatiste au Yémen, a appelé hier les habitants du sud du pays à la «désobéissance civile» mardi, jour de l'élection présidentielle. Dans un communiqué, le Haut conseil du Mouvement sudiste invite ses partisans à «agir par tous les moyens possibles et pacifiquement contre ce soi-disant scrutin et empêcher son déroulement». Le Haut conseil, dirigé par l'ancien vice-président yéménite Ali Salem al-Baïd, qui vit en exil, est une composante du Mouvement sudiste. Ce Mouvement a prôné un boycott du scrutin de mardi, estimant qu'il ne répondra pas à ses aspirations à l'autonomie, voire à l'indépendance du Sud, un Etat à part entière jusqu'en 1990. En vertu d'un accord que le président contesté Ali Abdallah Salah a signé en novembre sous la pression internationale, le vice-président, Abd Rabbo Mansour Hadi, devra être élu mardi à la tête de l'Etat pour une période intérimaire de deux ans. Le courant de M. Baïd veut empêcher les électeurs de se rendre dans les bureaux de vote au risque de provoquer des actes de violences. «La désobéissance se fera d'une manière pacifique et civilisée, sauf en cas d'autodéfense», a-t-il prévenu. Des affiches hostiles au scrutin ont fait leur apparition dans les rues d'Aden : «Mettre en échec l'élection, c'est un devoir patriotique et religieux. Dans le nord du Yémen, la rébellion chiite a également appelé au boycott de l'élection présidentielle, prévue par l'accord sur la transition qu'elle avait dénoncé notamment pour avoir accordé l'immunité à M. Salah et à ses proches.