Le Premier ministre russe et candidat à l'élection présidentielle du 4 mars, Vladimir Poutine, a décliné, dans un long article publié lundi 27 février par la quotidien Moskovskie Novosti (Les Nouvelles de Moscou), ses positions sur les grands dossiers de politique étrangère. Le dossier syrien Vladimir Poutine a vigoureusement défendu le veto mis par Pékin et Moscou, au début de février, à la résolution condamnant la répression en Syrie. Le texte avait été présenté au Conseil de sécurité de l'ONU par des pays occidentaux et arabes. Les Occidentaux «manquent de patience pour élaborer une approche équilibrée» à l'égard du pays, estime M. Poutine. «Il ne restait plus qu'à demander que l'opposition armée fasse la même chose que les forces gouvernementales, c'est-à-dire que les unités de combat se retirent des villes. Se refuser à faire cela était cynique», fait valoir l'ex-agent du KGB. Comme ses homologues chinois, il considère que l'Occident privilégie l'opposition syrienne au détriment du régime de Bachar Al-Assad. Le chef du gouvernement russe met en garde, par ailleurs, contre toute ingérence dans le pays, n'hésitant pas à rappeler le précédent libyen. «J'espère bien que les Etats-Unis et d'autres pays prendront en compte cette triste expérience et n'utiliseront pas le scénario du recours à la force en Syrie», prévient M. Poutine. La Syrie est un allié de longue date de la Russie dans la région. Moscou vend par ailleurs des armes à Damas. La répression sanglante du mouvement de contestation en Syrie a fait plus de sept mille six cents morts depuis mars 2011, selon les organisations de défense des droits de l'homme.