En douze ans d'existence, le Festival culturel national annuel du film amazigh (FCNAFA) est devenu une date incontournable dans l'agenda culturel national. Après Azzefoun, l'an dernier, cette année, d'autres communes se verront associées à la célébration du film d'expression amazighe, telles que Larbaâ Nath Irathen, Tizi Rached et Draâ El-Mizan. Toutefois, c'est la ville des Genêts qui présidera au coup d'envoi de cette manifestation d'envergure que s'attelle à perfectionner d'année en année le Haut commissariat à l'amazighité, organisateur de ce festival. Plus qu'une poignée de jours donc avant le lancement de la compétition attendue du 24 au 28 mars prochain. Pas moins de quinze films seront en course pour l'obtention du très convoité Olivier d'or. Et dix autres seront inscrits dans la catégorie Jeunes talents. Concernant le jury, il sera présidé par Aomar Hekkar pour la première catégorie et Yanis Koussim pour la seconde. Outre les productions en lice, ce festival sera, par ailleurs, l'occasion de présenter au public cinéphile amazigh des avant-premières nationales et mondiales, afin de leur donner un aperçu sur le pas considérable franchi par le 7e art amazigh tant au niveau qualitatif qu'au niveau du message identitaire. A ce titre, des personnalités connues feront le déplacement, afin de rehausser de leur présence ce rendez-vous très attendu aussi bien par les professionnels que par les profanes. Ce 12e FCNAFA sera, de l'avis de son commissaire, Assad Si El-Hachemi, l'occasion idoine pour faire connaître ce qui se fait chez des pays voisins comme la Libye — invitée d'honneur —, la Mauritanie ou la Tunisie. Si El-Hachemi indiquera dans un entretien accordé au journal El Moudjahid aussi qu'«en hors compétition, il y a une vingtaine de films dans le cadre de la section les cartes blanches dédiées à montrer un cinéma qu'on ne connaît pas, le cinéma péruvien, ajoutant encore : «Chaque année, c'est autour d'une thématique précise en rapport avec le métier du cinéma avec le son qui est vraiment un atelier important. Depuis trois ans, on fait un travail en direction des enfants scolarisés, et cette année c'est au profit des 25 meilleurs élèves amazighs de la wilaya de Tizi Ouzou qui seront en formation à Tigzirt». Concernant la programmation de cette prochaine édition, les organisateurs ont prévu des documentaires, des courts métrages, des mentions spéciales pour les films scientifiques mais aussi des films d'animation. Une première pour ce rendez-vous. Et à El-Hachemi Assad de noter : «Loin d'être d'éphémères rassemblements d'invités et de films, les festivals jouent un rôle essentiel au niveau culturel, social et éducatif ne serait-ce que par l'opportunité qu'ils offrent pour échanger et étendre les regards et les perceptions. Au-delà des films, ce qui importe aussi ce sont les échanges, la solidarité et la convivialité. De ce seul fait, une rencontre cinématographique constitue le lieu idoine où se célèbrent l'exercice de la pensée et de la réflexion en tant que moyens d'éveil des publics.» Et d'appuyer encore : «Sans le soutien moral et financier des institutions, aucune relance n'est possible. Si l'on en juge par le nombre d'activités cinématographiques durant ces dernières années dans notre pays, par le nombre de films produits et l'intense fréquentation du public, nous devons admettre que l'Algérie est en train de sortir de l'ornière. Est-ce la relance du cinéma algérien? C'est notre souhait.» Et le nôtre aussi.