Le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, a indiqué hier, que dans le cadre des cinq licences de pêche en Mauritanie attribuées à l'Algérie, des opérateurs de la pêche pourront prochainement effectuer des opérations de capture de poisson où une grande partie sera acheminée vers le marché algérien. Le ministre qui était en visite d'inspection et de travail à la wilaya d'Alger, a indiqué également que le projet a atteint la phase finale et qu'en parallèle à cela, il y aurait d'autres opérateurs activant dans le commerce extérieur qui vont profiter de ces licences pour en créer un réseau de commercialisation de la Mauritanie vers l'Algérie. Le premier responsable du secteur a affirmé que l'Etat n'a plus à s'initier dans ces affaires qui sont purement de nature économique. A ce titre, il a indiqué que l'Algérie a fait en sorte d'impliquer les gens de la production qui ont défini avec les Mauritaniens un cadre de coopération. Revenant sur la flambée des prix qui touche actuellement le marché algérien notamment la sardine qui a atteint les 500 DA le kilo, il a attribué cela à la politique des prix. Autrement dit, l'offre et la demande en argumentant que durant la période de septembre et octobre 2011, la production des sardines a atteint le record en affichant un prix d'environ 50 DA, contrairement à aujourd'hui. Autre facteur, ajoute-il, celui de la forte demande, la sardine est sollicitée par le citoyen du littoral ainsi que celui des régions de l'intérieur du pays. «On ne peut pas satisfaire la demande algérienne parce qu'on a une production limitée», a-t-il soutenu. Les justifications du ministre viennent alors contredire la version des acteurs du marché de la pêche à savoir les pêcheurs et les mandataires. En effet, les pêcheurs renvoient la balle aux mandataires qui selon eux, réajustent les prix à leur guise après l'opération d'achat au niveau de la Pêcherie d'Alger. Ils parlent d'une augmentation d'environ 40% jusqu'à même atteindre le double. Les mandataires, à leur tour, justifient l'augmentation des prix par l'imposition des caissons en plastique. Selon un mandataire de la Pêcherie d'Alger, ces caissons sont trop chers contrairement à ceux en bois d'où l'influence sur le prix du poisson. Suite à cela, Khenafou a indiqué qu'il émettra une note dans les plus brefs délais pour annuler cette décision temporairement. Histoire de stabiliser les prix. Pour ce qui est de la question de la gestion des ports de pêche, soulevée par les pêcheurs et les mandataires, le ministre a expliqué que celle-ci relève des prérogatives du ministère des Transports. En ce sens, il a incité les protestataires à élire, en avril prochain lors des élections de la Chambre de pêche, des représentants qui pourront défendre leur cause. De son côté, il a émis son intention de reprendre la gestion des ports de pêche sous la tutelle de son département.