Le renforcement de la coopération entre les deux ministères de l'Intérieur étant au centre des travaux de la visite de deux jours qu'effectue, depuis hier, le ministre de l'Intérieur libyen, Fawzi Addelaal à Alger, les questions abordées ne sont pas des moindres. Au cours d'une conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières tenue dernièrement à Tripoli, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M. Dahou Ould Kablia avait soutenu que la visite de son homologue libyen à Alger visait «à approfondir le débat bilatéral sur le soutien de l'Algérie» s'agissant de la sécurité des frontières. A ce propos, M. Ould Kablia a précisé que les deux pays ont convenu de tenir des «rencontres régulières» sur la question précitée. Les déclarations de responsables algériens alertant sur les conséquences gravissimes de la crise libyenne illustrées par la circulation intense des armes de tout types en Libye mettant à mal la sécurité de la région dont l'Algérie. Ce qui semble être un message parvenu aux responsables du Conseil national de transition et le gouvernement provisoire libyen qui s'est traduit par des déclarations plus significatives notamment lors de la conférence ministérielle régionale sur la sécurité des frontières tenue à Tripoli. L'Algérie par le biais de son ministre de l'Intérieur en affichant une volonté politique réelle du renforcement de la coopération avec la Libye sur la sécurité des frontière a aussi souligné la nécessiter pour les pays du Sahel à multiplier les efforts contre la menace terroriste qui s'est amplifiée avec la détérioration de la situation sécuritaire dans la région. Situation aggravée par la prolifération des armes précitée profitant à l'organisation terroriste Al Qaïda au Maghreb islamique (AQMI) sur fond de son exploitation des changements politiques survenus en Tunisie et en Libye. Pour Alger, la mobilisation de tous les moyens par les pays de la région du Sahel est indispensable pour lutter contre le terrorisme, le crime organisé le trafic de drogue et d'armes et la migration clandestine. Autant de questions abordées depuis hier, au cours des entretiens de M. Ould Kablia avec son homologue libyen, Fawzi Addelaal. La mise en place d'un comité frontalier entre l'Algérie et la Libye a été au centre des travaux entre le ministre de l'Intérieur libyen, Faouzi Abdelali, et son homologue Ould Kablia. Il est à rappeler que ce dernier s'est prononcé sur la question la mi-mars , indiquant que «la création d'un tel comité bilatéral frontalier» vise «à assurer la sécurité et la surveillance des frontières communes» et ce, selon M. Ould Kablia à l'instar de ce qui avait été fait avec le Niger et le Mali. Ce type de coopération «a donné des résultats positifs» a indiqué M. Ould Kablia. Le comité aura des structures «décentralisées» qui fonctionneront avec une «grande flexibilité et souplesse, sans avoir à revenir à l'autorité centrale», a souligné M. Ould Kablia. Le ministre libyen est accompagné d'une forte délégation de responsables libyens qui ont eu des séances de travail avec les responsables d'institutions algériennes, douanes, police et gendarmerie. Ce qui a été l'occasion pour booster les meilleures voies à même de porter la coopération bilatérale dans le domaine de la formation au vu des attentes de la partie libyenne à la lumière de la nouvelle situation survenue dans ce pays. Le volet ayant trait à la formation au secteur institutionnel et sécuritaire a été discuté par les responsables libyens qui ont eu à s'exprimer sur ce besoin au vue des carences et des difficultés rencontrées après l'arrêt des opérations militaires en Libye. Ceci étant, il est à noter que la coopération entre Tripoli et Alger même si elle se veut pertinente et à long terme, il n'en demeure pas moins qu'elle demeure tributaire des défis à relever par le CNT sous la conduite de Mustapha Abdeljali et le gouvernement de M. Kebbi sur le plan interne au vu de la situation instable illustrée par les conflits sporadiques armés entre les ex-rebelles libyens et des tribus libyennes. Alger n'a cessé d'exprimer son soutien au peuple libyen, a réaffirmé M. Ould Kablia, au cours de ses entretiens avec son homologue libyen tout en mettant en exergue les relations «solides» qui unissent les deux pays et peuples.