Le directeur exécutif du programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (ONUSida), Michel Sidibé, a plaidé dimanche à Alger pour la création d'un «mécanisme sud-sud» de prévention et de lutte contre cette maladie. Ce mécanisme sud-sud devra porter notamment sur l'«échange de compétences en matière de prévention et de lutte contre le sida, ainsi que la prise en charge sociale et psychologique des malades», a indiqué, M. Sidibé lors d'une rencontre avec les acteurs du domaine qui a regroupé entre autres des professionnels de la santé et des acteurs du mouvement associatif. Il a souligné, à cet égard, que «l'Algérie possède les moyens techniques pour renforcer la coopération, vu le rôle important qu'elle joue dans ce domaine à l'échelle continentale et au niveau de la région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient (Mena)». Le responsable de l'Onusida a salué, également, l'engagement de l'Algérie en matière de prise en charge des malades du sida, en mettant cette catégorie «au cœur de sa politique de santé, en leur assurant la gratuité du traitement, au moment, a-t-il relevé, où 92% des traitements dans les autres pays africains proviennent des aides extérieures». «En dépit des progrès réalisés en matière de soins, la majorité des pays africains utilisent encore les traitements classiques (de première génération) et dont l'inefficacité a été déjà signalée», a souligné M. Sidibé. Il a précisé, en outre, que «1,8 million de personnes décèdent annuellement des suites de cette maladie en Afrique, tandis que 390 000 enfants africains naissent avec le virus du sida chaque année». Pour une lutte plus efficace contre ce fléau, il a exhorté les pays africains à «lutter et contrôler» également les facteurs de risques de transmission, tels que «la toxicomanie, la prostitution et l'homosexualité, qui pourraient réduire de 20% le nombre d'infections», a-t-il dit. M. Sidibé a, en outre, mis l'accent sur l'importance de l'approche sociale, culturelle, religieuse et psychologique pour une meilleure prise en charge des populations affectées par le sida, en appelant à «lutter contre la discrimination et la stigmatisation» des malades du sida, à tous les niveaux. Ould Abbès réaffirme l'engagement de l'Algérie à renforcer sa coopération avec l'Onusida Le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès, a réaffirmé dimanche à Alger, l'engagement de l'Algérie à renforcer sa coopération avec le programme commun des Nations unies sur le VIH/Sida (Onusida). L'Algérie demeurera «résolument engagée et décidée à relever les défis et continuera à traduire ses engagements en actions concrètes et objectives, en partenariat avec l'Onusida», a souligné M. Ould Abbès lors d'une rencontre avec le directeur exécutif de l'Onusida, M. Michel Sidibé, des professionnels de la santé et des acteurs du mouvement associatif. Outre l'Onusida, le ministre de la Santé a fait part, également, de l'engagement de l'Algérie à «honorer» ses engagements au niveau africain en matière de lutte et de prévention contre le sida. Par ailleurs, le directeur de la prévention au niveau du ministère de la Santé, le professeur Ismaïl Mesbah, a présenté un exposé sur la situation épidémiologique du sida en Algérie. Il a précisé, à cet égard, qu'«à décembre 2011, le Laboratoire national de référence a enregistré, depuis 1985, un nombre de 1 272 patients au stade du sida maladie et de 5 525 patients séropositifs asymptomatiques». Il a ajouté que la riposte nationale multisectorielle a permis d'introduire une équité dans l'accès à la prévention, au dépistage, aux soins et aux soutiens attendus, de maintenir une faible prévalence (0,01%) dans la population active et d'affirmer que «l'épidémie VIH/Sida demeure peu active et concentrée dans les populations les plus exposées au risque». Pour sa part, le président du Comité national de lutte contre le sida, Abdelouahab Dif, a salué la «mobilisation extraordinaire» contre cette maladie, avec «parfois des moyens limités», a-t-il dit. Il a relevé, à ce propos, des «insuffisances nombreuses», affirmant que «si nous arrivons à les (insuffisances) corriger, nous ferons beaucoup plus» dans cette lutte. Soulignant que «le sida n'est pas assez enseigné», ce responsable du service à l'EHS d'El-Kettar (Alger) spécialisé dans les maladies infectieuses, a appelé à inscrire cette maladie dans les programmes académiques, car «il y a un manque d'information et de formation» sur cette maladie, a-t-il estimé. D'autre part, des membres d'associations ont réclamé davantage de moyens pour leur permettre d'effectuer des enquêtes nationales approfondies sur le sida et pérenniser le travail qu'ils mènent au sein des populations atteintes de cette maladie à tous les niveaux et les milieux.