Dans le cadre des auditions des partis politiques initiées par le Forum des chefs d'entreprises (FCE) afin d'exposer leur vision économique, le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a été le premier à ouvrir le bal et présenter le programme économique qu'il propose aux électeurs pour le scrutin du 10 mai prochain. Le mot d'ordre de M. Ouyahia est de «travailler ensemble pour la préservation d'une Algérie unie dans son territoire et dans son peuple». C'est du moins ce qu'indique l'intitulé du programme du RND : «Ensemble, confortons la cohésion nationale et bâtissons un avenir commun et prospère.» Il a expliqué que le RND propose de rationaliser et pérenniser la politique sociale du pays, conforter l'Etat de droit pour la sécurité des citoyens et de l'économie et prendre les décisions adéquates pour le recul de la bureaucratie, en proposant d'associer les Algériens vivant à l'étranger à la construction d'une Algérie «indépendante, stable et forte». Le programme du RND propose, également, de développer le secteur du tourisme, notamment par le soutien de l'investissement privé et par le «développement transparent du tourisme chez l'habitant» ainsi que la détaxation de l'activité touristique. Cela sans oublier de combattre le crime économique dont a été, a expliqué le SG du RND, «victime l'entreprise publique économique». La deuxième victime est l'entreprise privée productive, car «aucune compétitivité ne pourrait survivre aux importations frauduleuses. La troisième victime est le consommateur qui est exposé à la rareté des produits et à la flambée des prix». Il a indiqué que c'est toute la société qui est victime de ce qu'il a qualifié de «l'affaiblissement de la loi devant l'argent sale et sa puissance». Par ailleurs, il a estimé lundi soir que l'informel représente la plus grande menace pour l'économie algérienne, appelant l'ensemble des opérateurs économiques nationaux à s'impliquer dans une guerre sans merci pour éradiquer ce fléau, en affirmant que même les jeunes ne seront pas épargnés par ce phénomène, car l'aggravation du chômage sera la plus importante conséquence de l'économie informelle. Abordant la question du développement du marché financier national, M. Ouyahia a indiqué que cette dernière est l'affaire des opérateurs économiques qui doivent, selon lui, améliorer la transparence de leurs comptes pour pouvoir s'introduire en Bourse. Invité par l'assistance à s'exprimer sur le Credoc (crédit documentaire) qui a été imposé par le gouvernement il y a trois ans pour le paiement des importations, M. Ouyahia s'est limité à assurer que ce mode de paiement n'a pas échoué. «Et pour preuve, nous avons importé des quantités de blé et de lait pour en nourrir trois peuples, le nôtre, celui de la Libye et de la Tunisie, et c'est à travers ce mode que nous avons réglé ces importations», a-t-il observé. D'autre part, M. Ouyahia a souligné la nécessité pour l'Algérie de se doter d'une puissante flotte marine marchande pour sécuriser ses approvisionnements et libérer son commerce extérieur de la pression des armateurs étrangers. Il a enfin mis l'accent sur l'urgence d'une implication collective du monde des affaires algérien pour réduire davantage la dépendance de l'économie nationale de la rente pétrolière, car, a-t-il dit, avec ce rythme d'exploitation des ressources, l'Algérie deviendra un importateur d'hydrocarbures dans 15 ans et un importateur sans ressources financières dans 30 ans.