L'accord algéro-mauritanien portant sur l'exploitation des eaux territoriales mauritaniennes pour la pêche par les armateurs algériens est entré dans sa phase active. C'est en tous les cas l'interprétation accordée par de nombreux patrons pêcheurs à l'annonce de la remise de cinq autorisations (licences) de pêche à la Chambre nationale de la pêche (CNP). Ce projet qui avait fait couler beaucoup d'encre tant du côté mauritanien que dans notre pays devrait connaître un début de matérialisation dans les prochains mois. Plusieurs armateurs intéressés par cette formule de partenariat pour la concrétisation de l'accord où a grandement contribué Larbi Yahyouche, le président de la CNP, envisagent de se déplacer dans la capitale mauritanienne pour prospecter le terrain. Bon nombre de ces armateurs ont estimé que la pêche algérienne pourrait faire de nouveau une meilleure figure après la multitude d'échecs subis dont ceux du thon et du corail. Ce printemps 2012 s'accompagne d'une nouvelle dynamique, de profondes mutations dans les activités de la pêche, de la mise à exécution de plusieurs projets de développement du secteur dont l'aquaculture et de nouveaux comportements des armateurs à l'égard de leurs voisins de part et d'autres de nos frontières. Cette métamorphose printanière devrait se matérialiser rapidement dans la wilaya de Annaba avec le lancement de plusieurs projets dans l'aquaculture. Il s'agirait, selon nos sources, de la réalisation de bassins flottants pour l'élevage de la crevette, de la dorade et du loup de mer et d'une unité d'aliment du poisson. La réussite de ces projets socio-économiques est soulignée par les mêmes sources qui avancent également le lancement prochain des travaux de construction d'un port de pêche et de plaisance. Cette nouvelle infrastructure est prévue pour servir d'abri et d'amarrage à tous les plaisanciers du monde confrontés à la saturation des ports de plaisance de part et d'autres de nos deux frontières. Il est en effet, précisé que Annaba dispose de tous les atouts pour servir de tremplin au développement de toutes les activités maritimes grâce notamment à la cohésion des animateurs locaux du secteur de la pêche et aux chiffres en constante hausse de la production des produits de la mer. Ce qui semble avoir stimulé d'autres armateurs et patrons de pêche de différentes régions côtières du pays pour prendre position sur ce marché cossu qui, annuellement, se chiffre à des dizaines de milliards de DA. Cependant, toutes ces aspirations sont pour le moment suspendues pour cause de fins de mandat des actuels tenants du bureau de la Chambre nationale de la pêche que préside le tonitruant Larbi Yahyouche. Il est à l'origine de la concrétisation de l'accord algéro mauritanien qui ouvre les frontières maritimes mauritaniennes aux pêcheurs algériens. L'autre atout dont dispose Annaba est sa proximité avec la wilaya d'EL-Tarf et sa côte coralliaire d'une qualité unique à travers le monde qui ne laisse pas indifférents les industriels italiens, japonais, chinois et arabes de Dubaï, pour aussi ses produits aquacoles du lac Tonga exportés annuellement en importante quantité vers l'Italie via la Tunisie. Tout de même, il est précisé que les quatre grands lacs Tonga pour l'élevage des anguilles, Oubéra pour la pisciculture, El Mellah alevinage et grossissement de la dorade et Oued Mafrag pour la crevette sont sous exploités. Les dysfonctionnements dans la gestion et les pillages ajoutent un plus à cette sous exploitation. Il faut dire que plusieurs années après la mise en route du plan quinquennal 2009-2013 prôné par le ministère de la Pêche et des Ressources halieutiques et l'application des dispositions du schéma directeur local pour le développement de l'aquaculture, les objectifs de production fixés ne sont toujours pas atteints. C'est pourquoi, les armateurs et autres investisseurs attendent beaucoup de la stimulation des investissements privés sur la base du soutien financier, administratif et technique accordé par l'Etat pour le développement de la production de la pêche et aquacole. Confrontée à toute forme de blocage, l'aquaculture pourrait connaître un réel développement des activités aquacoles avec la réalisation de bassins d'alevinage et d'engraissement de la dorade et du loup de mer comme celui d'Azzefoune, une propriété privée qui a réussi même si les alevins et les aliments pour poisson sont importés d'Italie et de France. Exprimé par des armateurs et autres opérateurs économiques intéressés par les différents programmes lancés ou appeler à l'être prochainement, ce rappel des principales opérations lancées par le ministère de la Pêche se veut être une mise en garde contre tout retard dans la matérialisation des projets.