Le niveau de «voyouterie» semble continuer à enregistrer des pics qui menacent notre football. Plus rien ne semble arrêter cette machine qui écrase tout sur son passage. Des énergumènes infiltrés parmi les supporters du club MC Saïda ont planté, une fois de plus, leur hache de guerre. A la mi-temps de la rencontre MCS–USMA, des supporters de Saïda, avec dossards de stadiers, se sont frayés un chemin pour se retrouver nez à nez avec le commentateur de la radio, lequel fut agressé pour avoir, dans ses commentaires, signalé «quelques grabuges avant le début de la rencontre». Son matériel a été saccagé, et l'équipe de la télévision interdite d'entrée au stade, c'était silence radio au stade du 13-Avril. Un massacre bien programmé était que l'USMA est prise au piège. «Sentant le danger, et fort de sa longue expérience des terrains, le secrétaire de l'USMA, Mustapha Laroussi, aurait demandé au délégué d'arrêter le match, quitte à le perdre». Ce dernier aurait fait la sourde oreille. Face à l'absence de toute réaction, il aurait informé le président de la Fédération algérienne de football et de la Ligue de football professionnel, c'est le même refrain, «ce n'est pas nous, voyez avec le délégué du match». Ce dernier a alors transmis à l'arbitre Zouaoui la demande de l'USMA, mais le referee n'a pas voulu arrêter la partie. «Je lui ai demandé d'arrêter le match avant qu'il y ait mort d'homme, quitte à perdre la rencontre. On ne voulait plus de ces points qui allaient nous coûter la vie», confiait Mustapha Laroussi à un confrère présent sur le terrain. Mais pas une réaction n'a été enregistrée. Dés cet instant, la responsabilité est largement partagée puisque ce qui était pressenti arriva. Dans les dernières poussières du temps réglementaire et avant le coup de sifflet final, l'USMA réussit à accrocher au fond des filets, la balle égalisatrice. A ce moment, la pelouse est devenue une véritable arène ou sont lâchés les taureaux les plus féroces et voraces pour s'attaquer aux joueurs dont le maillot est rouge et noir. Torse nu, armés de barres de fer et de couteaux et autres outils, ces cannibales sans foi ni loi, venus d'une autre planète, se sont attaqués aux joueurs et aux dirigeants algérois avec une rage qui n'est mise en scène que dans des films barbares. Les Algérois, perdus sur le terrain, cherchaient un refuge pour éviter «le pire». Certains trouvent refuge dans les ambulances, d'autres ont escaladé les obstacles pour se réfugier dans les gradins pour se faire protéger par leurs supporters, d'autres se sont jetés dans les carrés des agents de la Sûreté nationale. La tension n'était pas loin de celle vécue en Egypte récemment. La chasse aux joueurs était ouverte, «c'est une catastrophe. Nous sommes couverts de sang. On dirait que nous étions en guerre. Pourquoi tant de haine ?» Même des journalistes n'ont pas été épargnés. Les deux cameramen du site «dzairwebtv.com» n'ont dû leur salut qu'au fait de s'être réfugiés dans le commissariat. Tous les synonymes devant caractériser ces minables sont faibles «galapiat, garnement, gouape, gredin, truand», à vous de choisir et vous aurez raison de le faire. Sinon, comment expliquer que l'arbitre n'ait pas pris la responsabilité d'arrêter le match lorsque le climat prenait le mauvais virage ? Résultat : supporters, joueurs, journalistes à l'image du joueur Nassim Bouchama furent sauvagement agressés et évacués vers l'hôpital. Ou encore cette image d'Abdallah Cherchar‚ secrétaire du club des Rouge et Noir‚ pris à partie et qui a dû se réfugier dans l'ambulance de la Protection civile où il a été pris en charge pour y être soigné avant d'être, lui aussi, évacué vers l'hôpital. La liste est longue‚ Abdelkader Laïfaoui agressé à l'arme blanche, Benaldjia‚ Chafaï‚ Khoualed‚ Bouazza et Meftah n'ont réussi à échapper à la monstrueuse machine que grâce à leurs supporters dans les tribunes. Que faire ?, s'interrogent impuissants quelques supporters et vieux de la vieille «ne pas baisser les bras, affronter ces voyous, les chasser et les arrêter. Briser leur organisation et mettre à la Une leurs photos pour que tous sachent qui sont ces criminels qui veulent effacer du pays ce sport-roi. Si personne ne bouge, nous assisterons alors prochainement à ce même climat dans les autres sports jusque-là épargnés. Il faut faire vite, très vite. Fermer les stades, faire jouer les rencontres à huis clos, punir les supporters, mais une chose est certaine, nous n'assisterons pas à de pareilles catastrophes… Oui, nous sommes d'accord à ce que les rencontres se jouent à zéro supporter… Oui, nous devons nous mobiliser pour dénoncer ces énergumènes là où ils sont… A nous de nous organiser, à nous de dénoncer même si ce sont nos enfants.» Voilà ce qui est dit autour du stade de Saïda et à Alger.