Il y a eu presque mort d'homme mais les sanctions prononcées, loin d'être dissuasives, renseignent un tant soit peu sur l'incapacité des responsables d'éradiquer la violence. Ils n'affichent même pas leur volonté d'endiguer ce phénomène qui gangrène notre football. Le ministre de la Jeunesse et des Sports vient d'ajouter son grain de sel en pointant un doigt accusateur sur les dirigeants de nos clubs de football. Soit, si la responsabilité des dirigeants est établie, il reste que celle des pouvoirs publics l'est aussi et que, en pareilles circonstances, il ne suffit pas de jeter la balle dans le camp des autres pour espérer se dédouaner. Ne vaudrait-il pas mieux de conjuguer les efforts pour arriver à bout de cette violence dont l'ampleur s'accroît de plus en plus ? Paraît-il, un projet de loi de lutte contre la violence sera présenté pour adoption devant la future APN. C'est le ministre qui le dit et c'est tant mieux pour le football qui en a grandement besoin mais il est surprenant qu'on ait attendu tout ce temps pour élaborer ce projet. En fait qu'est-elle devenue la commission de réflexion sur la violence installée par le même ministre ? Manifestement, elle est toujours au stade de réflexion. Elle creuse ses méninges, cogite sans rien trouver. Pendant ce temps, la violence fait son bonhomme de chemin, empoisonne notre football. A Saïda, ce n'est qu'une goutte dans l'océan de la violence dans laquelle nos stades sont plongés depuis fort longtemps. Le laxisme et l'incapacité des responsables à gérer la situation ont contribué à l'accroissement de cette violence qui frappe pratiquement tous nos stades. Le moment de frapper d'une main de fer est venu car le moment n'est plus à cette inféconde réflexion. Passer au plus vite à l'action sinon notre football, déjà agonisant, va certainement rendre son dernier souffle si ce n'est pas déjà fait.