Pour la première semaine depuis le début de la campagne électorale pour les législatives, le SG du MPA, Amara Benyounès, a animé dimanche un meeting populaire au niveau du théâtre communal Salah-Saadaoui de Bouira. D'entrée, il appellera les citoyens à voter massivement le 10 mai, seule alternative pour le changement notamment avec la consécration de la nouvelle Constitution. «tout en s'attelant justement sur le mot changement, il dira que tout le monde en parle, mais quel changement?», s'est-il interrogé. Le MPA, poursuit le conférencier plaide pour une Algérie libre et démocratique, où les droits de l'Homme sont respectés, ceux de la femme, la construction d'un Etat de droit, fort doté d'une autorité reconnue pour aller à la décentralisation du pays, pas pour revenir en arrière. En évoquant le terrorisme, le SG du MPA dira que sa formation est la seule qui en parle, et de continuer «j'ai accompagné le président Bouteflika dans le projet de la concorde civile et la réconciliation nationale, c'est la seule alternative pour mettre un terme à l'effusion du sang, pas moins de 6 000 terroristes se sont repentis, ce n'est pas pour autant qu'on va tout oublier». Il rendra hommage aux patriotes, gardes-communaux et autres éléments des services de sécurité qui se sont sacrifié pour l'Algérie, alors qu'il trouve aberrant que les patriotes ne disposent toujours pas de statut. C'est grâce à cette résistance que le terrorisme a été battu militairement, poursuit-il. Il tirera en revanche à boulets rouges sur les partisans de Sant' Egidio, il faut barrer la route à ceux qui ont signé avec Anouar Haddam, porte-parole du GIA … dira- t-il et de constater l'utilisation de la religion à des fins politiques alors que la loi l'interdit strictement. On est tous des musulmans, des républicains, des démocrates, mais on s'oppose à l'islam importé de Doha ou d'Arabie Saoudite. En parlant du programme économique le MPA plaide pour une économie de marché estimant que le régime socialiste est révolu, actualité oblige. Benyounes revient sur le printemps arabe, en rappelant que l'Algérie a eu son printemps bien avant, à commencer par tafsut imazighene du 20 avril 1980, émeutes d'octobre 1988… il dira que tous les présidents et rois arabes sont des dictateurs que l'Algérie n'a absolument rien à voir avec l'exemple de démocratie qui nous provient d'Arabie Saoudite et du Qatar. A l'instar de ce qui qui s'est passé en Tunisie ou en Egypte, il considère que le cas de la Libye diffère, qu'il s'agit d'un complot de la France et de la grande Bretagne visant a la liquidation de Kadhafi. La preuve poursuit-il, est que le CNT ne représente pas tout le peuple libyen. L'Algérie est différente des autres pays, c'est le peuple qui a arraché son indépendance avec un lourd sacrifice, c'est le premier pays arabe qui s'est élevé contre le régime en place, c'est aussi le seul pays qui a battu militairement le terrorisme, ouvert le champ du multipartisme, de la presse. C'est aussi le seul pays où les présidents vivent librement dans leur propre pays, citant feu Ben Bella, Chadli Bendjedid, Zeroual, et Kafi. Plus loin, l'orateur dira que l'Algérie de Bouteflika n'est pas celle de Ben Ali ou de Moubarak, les Algériens aiment Bouteflika, avant de conclure par réitérer son appel à aller voter en masse le 10 mai. «Personne n'a le droit de monopoliser l'islam et le nationalisme» Nous sommes tous des novembristes et des musulmans et personne ne doit detenir le monopole. C'est en réponse d'abord à Belkhadem qui, la veille, avait déclaré dans la salle omnisport de Djelfa : «Le FLN a son acte de naissance, soit le 1er Novembre 1954.» Nous ne sommes pas contre les partis qui sont nouveaux sur la scène politique mais plutôt envers les partis dits islamistes qui, dira-t-il, veulent soi-disant rassembler le peuple autour de l'islam alors qu'ils en donnent l'exemple en s'unissant et à dix. C'est plus facile de s'unir au lieu de tenter d'islamiser un peuple déjà musulman. Ils ne veulent les uns comme les autres que le «trône» pour assouvir leurs desseins inavoués. Ils n'ont aucun état d'âme envers le peuple, ni envers Dieu Le Tout puissant. Les consorts de ces partis n'ont aucune patrie à respecter mais ils en tirent profit en faisant d'elle et de la religion un registre de commerce. Ils n'ont aucune foi et aussi ils en font de l'islam aussi un registre de commerce. Il évoquera l'Algérie avec ses tripes, c'est ce qui emballera et enflammera une salle pleine comme un œuf. Lorsqu'il annonça qu'il a fait partie des équipes de Bouteflika qui ont œuvré pour la réconciliation et la paix en Algérie son auditoire s'emballera une fois de plus avec les one, tow, tree, viva l'Algérie. Il reviendra sur le plan économique où il défendra la nécessité impérative dira-t-il de lever toutes les contraintes liées au foncier agricole et industriel en précisant que lorsque les personnes se sentiront libres elles produiront plus et mieux.