Plusieurs faits majeurs sont intervenus ces dernières 48 heures dans le dossier des dix adolescentes séquestrées durant plusieurs jours par un ressortissant français à Annaba. Des faits d'une extrême gravité tant en ce qui concerne la santé publique que sur le plan de la sécurité intérieure du pays avec l'implication de trois gynécologues et deux hauts fonctionnaires de la république détenteurs d'informations sensibles. Les premiers ainsi qu'un gérant d'une clinique privée ont été entendus par la police sur leur assistance médicale réelle ou supposée dans des avortements ou dans la prescription de contraceptifs hors cadre légal. «Effectivement, nous avons été informés de l'implication de gynécologues dans cette affaire. Ils seraient intervenus pour sauvegarder la santé de certaines de ces filles mineures. J'ai eu à entendre un de ces praticiens. Tout concorde à dire qu'ils auraient été sollicités pour des avortements et qu'ils auraient refusé. Je ne peux rien dire de plus si ce n'est que tous nos praticiens sont en connaissance de tout ce qu'ils peuvent encourir au cas où ils dépasseraient les limites de la légalité. Que chacun assume ses responsabilités. En ce qui nous concerne, nous veillerons à ce que l'éthique de notre profession soit sauvegardée. Laissons l'enquête judiciaire en cours déterminer les responsabilités dans cette regrettable affaire qui malheureusement touche nos enfants», a indiqué le Pr Azzedine Ayadi, président du Conseil de l'Ordre régional de la région de Annaba. Du côté des services de sécurité en charge des investigations entamées, bien que leur implication directe soit confirmée, l'on se refuse à divulguer le nom des fonctionnaires. Ces derniers auraient participé aux orgies organisées à leur intention par le ressortissant français dans une villa cossue des hauteurs de la plage Rizzi-Amor. Des faits d'une extrême gravité car, lors des ébats, ces fonctionnaires auraient divulgué des informations très sensibles sur des activités liées au secteur socioéconomique et d'autres ayant trait à l'aspect sécuritaire. Les deux gynécologues devraient faire l'objet d'une présentation devant le procureur de la république près le tribunal de Annaba qui délimitera leur responsabilité directe ou indirecte dans les avortements qu'ils auraient pratiqués sur des adolescentes. Affaire à suivre donc même si toute information ayant trait à l'éventuelle existence d'un réseau de renseignements activant à Annaba reste du domaine de la confidentialité source de nombreuses supputations et extrapolations de la place publique locale.