La chaîne de télévision du Qatar, Al Jazeera, a annoncé mardi être contrainte de fermer son bureau anglophone à Pékin après le refus des autorités chinoises de renouveler l'accréditation de sa journaliste, probablement à suite d'un documentaire sur les prisons en Chine. Le club des correspondants étrangers en Chine (FCCC) a déclaré être «scandalisé» par la décision chinoise qui équivaut de facto à une expulsion, estimant qu'il s'agissait d'une «grave menace pour la presse étrangère de travailler en Chine». Employée par la Chaîne anglophone d'Al Jazeera, l'Américaine Melissa Chan est la première journaliste expulsée de Chine depuis 1998, date à laquelle un correspondant du magazine allemand Der Spiegel avait été obligé de quitter le pays après avoir été accusé de détenir des secrets d'Etat. Les Etats-Unis ont également critiqué cette décision: «Je voudrais simplement dire que nous sommes déçus par le gouvernement chinois et par la manière dont il a décidé de ne pas renouveler son accréditation de Melissa Chan», a déclaré le porte-parole du département d'Etat, Mark Toner. «Les Etats-Unis ont suivi de près cette affaire. A notre connaissance, la journaliste a fait son reportage en se conformant à la loi chinoise, y compris à ses dispositions permettant aux correspondants étrangers de travailler librement en Chine», a-t-il précisé, ajoutant qu'il pensait que le gouvernement américain avait évoqué son cas avec le gouvernement chinois. Al Jazeera a expliqué ne pas avoir d'autre choix que de fermer son bureau opérant en langue anglaise, la Chine ayant également refusé de délivrer des visas à d'autres journalistes de ce service. La Chaîne maintient ses opérations en arabe depuis Pékin. «Nous sommes fortement engagés dans notre couverture de la Chine. De même que les services des médias chinois couvrent l'actualité mondiale librement, nous aimerions la même liberté en Chine pour tout journaliste d'Al Jazeera», a dit Salah Negm, responsable éditorial de la chaîne en anglais d'Al Jazeera.