Saïd Allik a vidé le sac. A la première occasion, il a tout déballé. Dépité par la tournure des évènements et l'état dans lequel se trouve le football pour lequel, il a donné sa vie, celui-ci a sorti le grand jeu comme le font les grands joueurs dans un match à grand enjeu. Il a emprunté le chemin le plus court pour dire les quatre vérités. Personne avant lui n'a osé en faire autant alors que le football vit les heures les plus sombres de son histoire. De blanchiment d'argent à la dictature des responsables de la discipline en passant par tous les maux qui rongent le football, Saïd Allik a pratiquement tout dit, lui qui, professionnalisme aidant, s'est retrouvé hors-jeu, loin du club pour lequel il a tout sacrifié. Frappé d'ostracisme, il revient en force dans une surprenante sortie médiatique. Comme quelqu'un qui a gros sur le cœur, il n'a pas hésité un instant à mettre tout le monde dans le même panier. Un panier à crabes où il est déconseillé d'y mettre le doigt. Même si Allik a mis le doigt là où il faut. Il n'a rien oublié et n'a rien laissé au hasard comme s'il était bien préparé à tout déballer et dénoncer ce qui doit l'être. Aucun président de club, ancien ou nouveau, n'a osé franchir le rubicond comme vient de le faire un Saïd Allik convaincu que rien ne va plus dans cette discipline, prise en otage depuis plus de deux décennies. Bien que traditionnellement réservé, celui-ci a sorti l'artillerie lourde pour faire du bruit autour de ceux qui gravitent dans le giron du football. Et il a bien fait de le crier publiquement bien que cette situation n'échappe à personne. Le commun des Algériens dira la même chose que Allik et peut-être plus mais pas au point d'accuser les dirigeants de cette discipline de blanchir l'argent. Mais qui l'écoutera et qui s'en souciera ? Allik a fait ce qu'il devait faire et c'est tout à son honneur mais, cette sortie lui coûtera certainement encore plus cher.