A Annaba où il a effectué une visite de travail et d'inspection de 48h (mardi et mercredi), à laquelle ses services ont donné un cachet plus que particulier, le général- major, Abdelghani Hamel, directeur général de la Sûreté nationale n'a, en apparence, rien apporté de nouveau. En fait, cette visite a valu par le point de presse animé par des officiers supérieurs dont ceux en charge de la police judiciaire et des ressources humaines. Leurs réponses aux représentants de la presse ont été concises en ce qui concerne les affaires portant sur l'assassinat de Ali Tounsi, du pédophile français, Jean Michel Baroche et des postes de police de proximité de Annaba. Restés inoccupés plusieurs années après avoir été réalisés à coups de millions de dinars, ces commissariats ont été transformés en points de chute des délinquants. Si pour ce dernier dossier, l'argument du transfert des locaux à l'APC tient difficilement la route, les autres réponses ont été très évasives. N'était la précision sur l'intervention de la police scientifique dans le déchiffrage des cassettes codées du ressortissant français impliqué dans un réseau de prostitution, éventuellement d'espionnage, les représentants de la presse seraient restés sur leur faim à Annaba. En effet, tant en ce qui concerne le dossier des huit officiers supérieurs d'Oran inculpés pour leur réelle ou supposée implication dans une affaire de corruption que pour celui de l'assassinat d'Ali Tounsi le précédent DGSN, rien de sérieux n'a filtré. La compétence des animateurs de la police scientifique du laboratoire national d'Alger ayant été mise en cause, un des officiers a formellement démenti le fait que des services étrangers aient été sollicités pour déchiffrer des cassettes vidéo codées, utilisées par Jean Michel Baroche. «Nous disposons de compétences et de moyens technologiques nécessaires pour décoder ou déchiffrer tous documents ou pièces indispensables à l'éclatement de la vérité. Nous en avons même à revendre en termes de maîtrise de ce type d'investigations», a précisé le responsable de la police judiciaire. Il a également souligné que l'affaire est strictement de droit commun sans relation avec les renseignements. Toutes ces réponses données sur le bout des lèvres ont tout de même permis aux journalistes de noter le peu d'intérêt qu'accorde le DGSN à la communication avec la presse, le maillon le plus faible des activités de la police. C'est cette même presse que celle-ci sollicite pourtant pour publier ses statistiques mensuelles figées transmises aux rédactions par Fax. Cet état de fait a quelque peu échaudé les représentants des différents titres de presse contraints d'attendre des heures durant l'arrivée du général major. Encadré par une garde rapprochée, le patron de la police, grand corps régalien, a imposé la mobilisation d'importants moyens humains et matériels locaux. Outre l'imposant dispositif sécuritaire mis en place tout le long du trajet, il a été fait appel à la clique, aux troupes folkloriques et à la fantasia pour accueillir, à El Hadjar, la délégation conduite par leur responsable. La même clique avait entonné l'hymne national, un privilège pourtant accordé seulement au président de la république,ce qui a eu pour effet d'attirer des centaines de citoyens des deux sexes, tous avaient cru en une visite surprise du chef de l'Etat. Deux heures, à peine, ont suffi au général Hamel, accompagné de Mohamed Ghazi, wali d'Annaba et une vingtaine de ses proches collaborateurs d'inaugurer le service régional (16 wilayas de l'Est et du sud-est du pays) de lutte contre le trafic illicite des stupéfiants avant de se rendre à El-Bouni. L'inauguration du célibatorium ainsi qu'une polyclinique régionale de la police et des explications sur des projets de logements de fonction à El Bouni ont formé la seconde étape de la visite du mardi. Hier mercredi, c'était au tour des habitants de la quatrième ville d'Algérie de voir leur quotidien perturbé par des centaines de policiers. Ils avaient été mis en faction à chaque coin de rue pour permettre à Hamel de se rendre à l'école de police. Le DGSN y était attendu pour débaptiser l'école de police au nom de El-Hadi Khediri, rendre un hommage à la famille de ce dernier, présider la cérémonie de sortie d'une promotion d'agents de police et gratifier l'athlète, Adjabi Amine. Pour rappel, Abdelghani Hamel s'était rendu mardi à El Tarf. La DGSN, une institution au service du citoyen qui doit informer lorsqu'elle est sollicitée, a refusé toute déclaration à la presse écrite.