Dès aujourd'hui et jusqu'au début du mois de juillet, le tribunal criminel de Annaba aura à statuer sur 82 affaires criminelles. Les dossiers contenant les arrêts de renvoi devant la cour criminelle et impliquant plus d'une centaine de mis en cause sont volumineux. S'y mêlent les crimes avec et sans préméditation, les viols sur mineurs et incitation de mineurs à la débauche, création de lieux de prostitution et de débauches, violations de domicile, tentatives d'assassinat, séquestrations et kidnappings. L'association de malfaiteurs et recels, le terrorisme et le soutien au terrorisme, faux et usage de faux documents officiels, contrefaçon de billets de banque monnaie locale et devises, vol avec violence de jour et nuit, complicité, non dénonciation de crimes, fraudes fiscales, dégradations de biens d'autrui, dilapidation et détournement de deniers de l'Etat seront également au menu des magistrats siégeant en séance ordinaire. Cependant, les crimes avec préméditation, atteintes aux bonnes mœurs, viols de mineures de moins de 16 ans des deux sexes, sont les plus nombreux. Ce type d'affaires devance de peu la fraude ayant pour principale victime de plusieurs dizaines de milliards de dinars, le Trésor public via la direction des impôts. Au regard du nombre de dossiers judiciaires y afférents, le président du tribunal criminel de Annaba, ses deux assesseurs et les deux membres du jury auront à éplucher durant chaque audience publique. Il semble que la vie d'autrui n'a pas de valeurs pour les délinquants. C'est le cas de le dire lorsqu'à Annaba des malfaiteurs organisés en bande n'hésitent pas à tuer pour un rien à titre d'exemple un portable, un pendentif ou une modique somme d'argent. C'est pourquoi, les observateurs affirment que les joutes au prétoire entre le représentant du ministère public et les avocats de la défense et des parties civiles seront hautes en couleurs. D'autant que les affaires d'assassinat sont pour la plupart horribles et inexplicables. Dans les arrêts de renvoi devant la cour criminelle de justice, les magistrats de la chambre d'accusation n'ont pas manqué d'arguments pour justifier leur décision. C'est le cas de le dire à la lecture des faits relatant les moments terribles qu'une mineure de moins de 16 ans, séquestrée durant plusieurs jours par trois criminels, a vécu. Elle avait eu à subir quotidiennement le viol et les coups de ses agresseurs. C'est pourquoi à Annaba ,l'on continue à suivre au jour le jour l'affaire du pédophile, Jean Michel Baroche. Chef d'un réseau de prostitution composée de filles mineures, ce ressortissant français avait été arrêté il y a quelques semaines avec plusieurs de ses complices dont un élu communal et des gynécologues. Un suivi alimenté quotidiennement par la rumeur sur l'éventualité d'une mise sous l'éteignoir de cette affaire dans laquelle seraient impliquées de nombreuses hautes personnalités. Fusionnant dans l'abomination, Jean Michel Baroche avait filmé ses victimes dans des situations véritablement compromettantes. Ces films devaient servir de moyens de chantage à Jean Michel Baroche soupçonné d'être un agent de renseignement des services français. En contre partie de son silence, ce dernier imposait à ses «clients» de lui permettre d'accéder à toutes les institutions de la République et de là aux informations à même d'intéresser ses chefs. Les récentes déclarations quant à la remise par la police du dossier à la justice et que celle-ci n'est plus concernée par l'évolution de l'instruction, a intrigué plus d'un. Ces déclarations avaient été faites par des officiers supérieurs qui accompagnaient Abdelghani Hamel, général-major et directeur général de la Sûreté nationale lors de sa récente visite de travail et d'inspection à Annaba. Si pour certains, l'affaire n'ira pas plus loin car limitée à des noms de comparses «fusibles, pour d'autres, elle sera enrôlée lors de la session criminelle d'automne avec dans le box des accusés des sous fifres. C'est dire que, n'était un malheureux gardien de parc à matériel impliqué à plusieurs autres affaires dont l'incendie et la destruction d'un parc à matériel des sous fifres, il n'y en aura presque pas dans les 82 affaires que le tribunal criminel de Annaba aura à juger du 27 mai au 3 juillet 2012. Durant cette session criminelle, accusés, témoins à charge et à décharge ainsi qu'avocats de la défense ne révèlent pas des faits nouveaux. Cela pourrait être le cas en ce qui concerne ce dossier de dilapidation et détournement des deniers publics, impliquant des cadres gestionnaires ayant la réputation d'avoir les bras longs.