Marzougui, le nouveau président tunisien a expulsé l'ambassadeur syrien, et organisé le fameux festin baptisé les «amis de la Syrie». Malheureusement, ce jour-là, le méchoui n'était pas au top. Si «les amis de la Libye» avaient réussi leur cuisson, il n'en pas été de même pour la viande syrienne, trop dure à cuire. Ghanouchi, le représentant d'Ennahda, avait pour sa part brillé sur la scène israélo-arabe, en divorçant catégoriquement avec la cause palestinienne. Hier encore, j'entendais sur France Culture, le professeur palestinien Ziad Medoukh et ses étudiants du département de français à l'université El-Aqsa (sise à Ghaza). Le sujet portait sur les élections présiden-tielles égyptiennes. La plupart des interviewés espérait que la victoire des islamistes les sortiraient du bourbier sioniste, notamment par l'ouverture permanente du passage de Rafah. Reste à savoir, maintenant, si les islamistes égyptiens sont de même souche que les tunisiens qui avancent vertigineusement dans leur rêve perdu. Ils ont déjà dressé leur camp avec la mise en application de leur «chariâ», qui serait d'ailleurs différente de celle des égyptiens ? Leur «chariâ» appelle au «djihad». Leur djihad, c'est quoi ? Inciter les jeunes Tunisiens à aller se faire flinguer en Syrie ou assassiner des innocents ? Les récentes arrestations de trois ressortissants tunisiens engagés dans «l'ASL» en Syrie, de même que la reconnaissance par le ministre de l'Intérieur tunisien, Ali Arid, de la présence de ses compatriotes dans les rangs de l'opposition syrienne armée en Syrie, déplorant «des aventures mal calculées de ces derniers à travers leur voyage en Syrie». Voilà donc le résultat des appels lancé par les islamistes tunisiens qui semblent s'auto-flageller dans un onirisme chronique. Si le Djihad est considéré comme une «guerre sainte», pourquoi, alors, ne pas tenter de libérer Al Quds ? A considérer les propos du représentant d'Ennahda, Ghanouchi, il ne faut pas trop espérer. Moncef El Marzougui a déjà effectué son pèlerinage au Qatar en avril dernier. Pour un laïc, ça fait fausse note quand même ? Une petite récompense pour son alignement zélé sur les positions occidentales et leur cour vassale ? Pas besoin donc d'étaler toutes les probabilités, mais, ce qui mérite d'être vigoureusement souligné, c'est que pendant ce temps, ces jeunes djihadistes paumés semblent s'inspirer de leurs mentors et consentent à aller à l'abattoir. Si les Palestiniens ne doivent rien attendre du gouvernement tunisien, qu'en serait-il, vis-à-vis des «Frères» égyptiens, en ce qui concerne l'ouverture du passage de Rafah ? Le second tour des élections égyptiennes nous le dira.