M. Tiabi Slimane, directeur de projet de l'Unité d'appui à la réforme pénitentiaire, rencontré en marge de la clôture du séminaire sur les activités des exploitations agricoles appartenant au ministère de la Justice où des détenus se forment et apprennent des métiers agricoles, nous explique l'utilité de former, à cet effet, les responsables des exploitations agricoles à l'utilisation des instruments et des approches managériales les plus performantes en matière de conduite des cultures. Ce séminaire, d'une durée de trois jours et qui s'est tenu à Staoueli, au niveau de l'ITCMI, du 28 au 30 mai, a regroupé l'ensemble des responsables des exploitations agricoles sous tutelle de la DGAPR, dans le but de leur donner une formation managériale et technique à des fins de mieux encadrer, sur le terrain, les détenus au cours de leur formation en matière d'initiation aux techniques les plus performante en productions maraichères, arboricoles et ornementales. L'objectif principal de ce programme de formation, comprenant 5 regroupements, est le mode de formation, d'appui et de facilitation aux encadreurs de transférer aux détenus des savoir-faire pratiques de certaines activités agricoles telles que la taille des arbres fruitiers, la préparation des pépinières, la fertilisation, les traitements phytosanitaires, les semis , les plantations et ce, dans le but toujours de leur faciliter la ré insertion dans la vie sociale. Aussi, la DGARP a, dans cette perspective, planifié, sur les 3 années à venir, l'ouverture d'une vingtaine d'exploitations agricoles et ambitionne d'aller de l'avant dans la formation des encadreurs de ces activités pour mieux réussir les objectifs visés en matière de réinsertion et de valorisation de ses établissements ouverts. Ce séminaire, qui s'inscrit dans le programme de la réforme du système pénitentiaire, vise la formation des responsables des exploitations sur les plans technique et pratique. Sur le plan théorique, des cours ont été dispensés sur les techniques agricoles. Sur le terrain, des visites guidées ont permis aux participants lors de cette formation de visiter les stations expérimentales des instituts techniques ITCMI et ITAFV ainsi que des pépinières maraichères et ornementales. Ce séminaire vient en appoint aux efforts consentis que la DGARP continue à déployer par l'organisation et la multiplication de ce genre de regroupement et par la mobilisation de l'expertise qui assurera le transfert du savoir et du savoir-faire nécessaires pour aboutir aux résultats escomptés, à savoir apprendre aux détenus les valeurs du travail. M. Vallotton, chef de l'équipe d'appui à la réforme pénitentiaire, juge que c'est à travers ce genre de manifestation que l'on peut contribuer efficacement à la réinsertion des détenus. Chaque détenu bien formé est une assurance de la réinsertion. «Pour la durée qui reste du projet (1 an), nous tenterons de mettre en place l'organisation et la procédure de pérennisation de ces activités pédagogiques au profit des détenus.» Si les résultats enregistrés sont plus que satisfaisants, il demeure qu'il est utile de mettre en place une organisation managériale viable en vue de valoriser davantage tant les finances que les moyens matériels et humaines (encadreurs et détenus). D'autres rencontres sont programmées à cette fin. Le Dr Boukhmis Harouadi, expert agronome, chargé de la redynamisation des activités agricoles au niveau des établissements pénitentiaires, nous précise que les résultats enregistrés sont plus qu'intéressants tant au plan des acquis informationnels qu'au plan managérial des activités au sein des établissements de milieu ouvert. Les techniques de conduites culturales des différentes espèces pratiquées servent de supports pédagogiques aux détenus et les résultats enregistrés n'est autre que le fruit de leur participation et activités sur le terrain. Les rendements de tomates dépassant les 45 q/serre obtenus situent le niveau de performance atteint ainsi que celui du savoir dont peut bénéficier le détenu. La rencontre a permis aussi d'évaluer d'une part, les étapes franchies depuis le premier séminaire (mai 2011) et, d'autre part, de réajuster tous les moyens (matériels, humains, financiers et organisationnels) permettant d'assurer une plus grande adhésion des détenus au programme de formation et, par conséquent, leur faciliter la réinsertion sociale.