La peine de perpétuité a été prononcée à l'encontre de l'ex-président Hosni Moubarak et de son ministre de l'Intérieur Habib El-Adli. Avant même que le juge ne lève la séance, des proches des victimes présents dans la salle ont protesté contre ce jugement, scandant l'assainissement de la justice. Six anciens hauts responsables des services de sécurité ont en revanche été acquittés. Les deux fils de M. Moubarak, Alaa et Gamal, qui comparaissaient également, n'ont pas été condamnés, les faits de corruption qui leur étaient reprochés étant couverts par la prescription, a déclaré le président de la cour, le juge Ahmed Rifaat. Alaa et Gamal Moubarak, vêtus de la tenue blanche des prévenus, avaient l'air grave et les yeux cernés. Les deux hommes ont eu les larmes aux yeux après la lecture des verdicts. Un autre procès les concernant doit toutefois s'ouvrir prochainement, pour une affaire de corruption boursière. Les avocats des accusés ont déclaré qu'ils feront appel contre ces jugements. Des heurts ont éclaté après la lecture des verdicts devant le bâtiment, mais aussi à l'intérieur de la salle d'audience. Au moment où les magistrats quittaient la salle, des dizaines de mécontents présents dans la salle ont essayé de prendre d'assaut le box où se trouvaient les prisonniers. Fort heureusement, la présence de policiers en civil dans la salle d'audience ont repoussé les assaillants. Quatre des agresseurs ont été blessés et furent évacués vers le centre hospitalier, ont indiqué des sources sur place. A l'extérieur de la salle, des affrontements ont opposé des pro et anti-Moubarak et les for-ces de l'ordre. A la fin de l'audience, des dizaines de manifestants ont pris d'assaut la place Tahrir pour protester contre le verdict prononcé à l'encontre de Moubarak et des siens. Nous avons appris également que des manifestations ont éclaté dans plusieurs villes égyptiennes. Afin de parer à toute éventualité, les autorités ont déployé plus de 20 000 militaires et policiers autour du tribunal.