L'intersyndicale des professionnels de la santé publique, a réitéré encore une fois son appel au président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour intervenir et mettre un terme à l'ingérence et aux nombreuses transgressions de la tutelle. L'intersyndicale a dénoncé, le temps d'un point de presse tenu hier à Alger, les dépassements de Ould Abbès et les répressions exercées à l'encontre des syndicalistes. Le porte-parole de cette corporation, le Dr Lyes Merabet a dénoncé la marginalisation des syndicats autonomes représentatifs de la base «des professionnels de la santé tous corps confondus» depuis janvier 2011, par le ministre de la Santé, lequel est «parti très loin lorsque il a donné l'instruction d'exclure les syndicalistes des comités nationaux et de réflexion allant même à demander aux responsables des infrastructures hospitalières de suspendre des responsables syndicaux», a-t-il soutenu. Le Dr Merabet, président du SNPSP, a affirmé que le ministre de la Santé, «dilue l'essentiel des problèmes existant dans le système sanitaire actuel, dans des questions secondaires» tout en précisant que «ce n'est pas juste une question de fiche de paie, ils sont en train de casser ce qui reste du secteur pour le jeter dans les bras du privé, qui vont le broder à leur guise». Sur sa lancée, il a signalé que les récentes déclarations «utopiques» de M. Ould Abbès quant à l'absence de pénurie de médicaments, «nous pousse à porter la réalité à l'opinion publique et au président de la République pour trouver des solutions durables». La pénurie des médicaments existe Réagissant au montant de 720 millions de dollars d'importation des médicaments durant ces quatre derniers mois, annoncé par la tutelle, le conférencier a affiché un scepticisme certain quant à la teneur de cette information, sachant qu'en «2004, du temps du ministre Aberkane, l'Etat a dépensé 600 millions de dollars tout au long de l'année alors qu'en 4 mois seulement, on nous annonce ce chiffre effarant», a-t-il déclaré sur un temps de dérision. De son côté, le président du Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSSP), le Dr. Yousfi a estimé que le Syndicat «endosse des responsabilités qui ne sont pas les nôtres» en faisant référence aux problèmes de formation, de pénuries de médicaments, gestion de stocks et d'absence de vaccin dans les polycliniques et procéder à des enquêtes pour les chaînes de distribution et d'importation. Dans le même sillage, le syndicaliste a annoncé qu'au même moment où M. Ould Abbès affirme que la pénurie n'existe pas, «la pharmacie de l'hôpital de Boufarik a signalé un manque de 20 médicaments, en raison du fait que la PCH n'a pas honoré une commande passée depuis des mois», a-t-il rapporté en sa qualité de chef de service au sein dudit établissement hospitalier. S'agissant de l'élaboration de la nouvelle loi sanitaire, les conférenciers ont affirmé qu'il est nécessaire d'instaurer un processus de concertation «sans exclusion, comme cela est le cas actuellement. Nous voulons être partie prenante dans ce processus», signale le Dr. Merabet. A l'occasion de cette rencontre, les représentants de l'intersyndicale, composée par le Syndicat national des praticiens de la santé publique (SNPSP), le Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique (SNPSSP), le Syndicat national algérien des psychologues (Snapsy) et le Syndicat national des professeurs de l'enseignement paramédical (SNPEPM), ont affirmé qu'ils «patientent» tout en conservant le principe de la protestation, à travers des sit-in et même la marche des professionnels de la santé au niveau de la capitale, sans pour autant dévoiler un agenda de ces mouvements de protestation. Notons que, les cadres syndicaux, ont annoncé qu'avec la poursuite des sanctions et des transgressions de la loi par la tutelle, les démarches de protestations seront accélérées et pourront se tenir avant la constitution du nouveau gouvernement.