La République Tchèque a fait pleurer toute la Pologne en la battant logiquement (1-0) lors de la 3e et dernière journée du groupe A, et s'est qualifiée pour les quarts de finale de l'Euro-2012, samedi à Wroclaw. Le rêve est passé. De nombreux Aigles Blancs se sont effondrés au coup de sifflet final, les ailes brisées. Un but de Petr Jiracek (72e), son second du tournoi, a sanctionné la supériorité tchèque. Il vient d'une perte de balle du milieu Rafal Murawski exploitée en un éclair, conclue par une passe décisive de Milan Baros et un crochet de Jiracek. Baros le mal-aimé, sifflé par ses supporters lors des deux premiers matchs, a signé son rachat de manière éclatante. Malin, Michal Bilek qui l'avait toujours défendu l'a sorti en toute fin de match pour une ovation en guise de réconciliation. L'absence du meneur de jeu Tomas Rosicky, pas remis d'un coup reçu à un tendon d'Achille et relayé par Daniel Kolar, n'a finalement pas été préjudiciable. La Pologne, obligée de gagner pour passer, n'avait même plus d'essence pour tenter de renverser la vapeur, n'obtenant rien de plus dangereux qu'une frappe du capitaine Jakub Blaszczykowski (89e). Il était de toutes façons trop tard, elle a manqué sa chance en n'exploitant pas sa première demi-heure de feu. Franciszek Smuda avait gardé l'équipe de contre alignée contre les Russes (1-1), maintenant son 4-2-3-1, calque de celui des Tchèques. Mais dans cette configuration, ses hommes se sont souvent retrouvés trop peu nombreux devant et ont manqué de vitesse d'exécution, à l'image de Robert Lewandowski, trop souvent dos au but. Son équipe a mis tout son cœur dans le début de match. Elle a agressé la défense tchèque, se créant plusieurs occasions sous le puissant orage arrosant le stade Municipal. Un retourné de Dariusz Dudka dans la surface a donné le ton dès la première minute, puis Lewandowski et Blaszczykowski, les deux buteurs polonais du tournoi, ont manqué de précision. Le ballon le plus dangereux fut une frappe lointaine de Sebastian Boenisch obligeant Petr Cech, capitaine en l'absence de Rosicky, à une longue détente (22e). Mais l'assaut du but de Petr Cech s'est arrêté en même temps que le déluge. Et à la pause, le but de Giorgos Karagounis pour les Grecs obligeait les Tchèques à gagner. Ils ont poussé, et l'équipe polonaise a commencé à perdre beaucoup de ballons et commettre de nombreuses fautes. Les Tchèques ont porté le danger notamment par Vaclav Pilar. L'ailier gauche miniature, dit la «Scie», a torturé pendant 90 minutes son arrière, Lukasz Piszczek, et a menacé sur une frappe en deux temps (41e) Przemyslaw Tyton, qui avait gagné la «guerre des goals» contre Wojciech Szczesny. Titulaire au début du tournoi, le gardien d'Arsenal, de retour de suspension, était sur le banc. Tyton a réussi quelques arrêts difficiles, comme sur une tête à bout portant de Tomas Sivok (65e), mais il s'est incliné devant Jiracek. La Pologne quitte la compétition, sous les yeux du président de l'UEFA, Michel Platini. La malédiction du pays organisateur se poursuit : après les éliminations de l'Autriche et de la Suisse en 2008, et de l'Afrique du Sud au Mondial-2010, les pays-hôtes ne passent plus le premier tour. L'Ukraine inversera-t-elle la tendance mardi contre l'Angleterre ?