La Fondation Matoub Lounès a, par la voix de sa présidente, Malika Matoub, la sœur du chanteur assassiné le 25 juin 1998, demandé, hier, aux autorités judiciaires compétentes, la réouverture du dossier pour éclaircir les zones d'ombre qui entourent cet assassinat que d'aucuns qualifient de politique. Elle s'exprimait lors d'une conférence de presse animée à Taourirt Moussa (Beni Douala), village natal du chanteur kabyle engagé, à l'occasion du 14e anniversaire de son assassinat. Une rencontre au cours de laquelle l'intervenante a «interpellé» les plus hautes instances du pays à l'effet d'examiner, de nouveau, l'affaire dite Matoub. S'appuyant sur une expertise balistique effectuée, à sa demande, par des experts français en novembre 2011, la sœur du Rebelle a indiqué que l'attentat qui a coûté la vie à son frère «a été commis par des personnes parfaitement renseignées, entraînées et maîtrisant l'usage d'une arme d'assaut automatique. Ce qui leur a permis d'orienter la concentration de tirs sur leur cible, sans blesser les autres passagers». «Aucune trajectoire ne concorde avec la blessure à la tête de Lounès Matoub. Ce qui est révélateur d'une exécution alors que ce dernier était à l'extérieur du véhicule en position allongée», selon la déclaration remise à la presse citant les conclusions de ladite expertise balistique effectuée sur le lieu du crime, à Tala Bounane, où une reconstitution des faits a été effectuée par les experts français. Revenant sur le procès «de deux individus» présumés impliqués dans l'assassinat du chanteur Kabyle, tenu au mois de juillet dernier, la présidente de la fondation Matoub Lounès l'a qualifié de «parodie judiciaire», invitant les deux prévenus, aujourd'hui en liberté après avoir purgé leurs peines, à faire leurs «révélations» promises pendant leur incarcération. Matoub Lounès, le chantre de l'amazighité, a été assassiné le 25 juin 1998 par un groupe d'individus armés au détour d'un virage, au lieudit Tala Bounane, dans la localité de Béni Douala, au sud-est de Tizi Ouzou. Il s'apprêtait à rejoindre son domicile à Taourirt Moussa (Béni Douala) à bord de son véhicule, en compagnie de sa femme et de ses deux belles sœurs. Notons, par ailleurs, que des festivités commémoratives, organisées par le mouvement associatif en hommage au chantre de l'amazighité, se tiennent aux quatre coins de la Kabylie.