Vaillants, solidaires mais pas assez entreprenants, les Anglais ont été sortis en quart de finale de l'Euro par l'Italie. Face à la Squadra Azzura, les coéquipiers de Steven Gerrard ont manqué de liant et se sont heurtés à leurs lacunes offensives. L'Angleterre est encore tombée en quart de finale. Et de nouveau aux tirs au but. Face aux Italiens, l'équipe de Roy Hodgson a livré un combat valeureux pour aller jusqu'à la séance fatidique mais elle a fini par craquer (0-0, 2-4 t.a.b). Ce fut également le cas lors de l'Euro-2004 devant le Portugal, un 24 juin déjà. Depuis l'Euro-1996 qu'elle avait organisé, l'Angleterre n'a plus atteint les demi-finales d'une compétition internationale. «On a fait de notre mieux, on a travaillé le plus dur possible, on a surmonté les crampes et les problèmes physiques. Mais on n'a pas pu saisir notre chance», a regretté le sélectionneur après l'élimination. Ashley Cole et Ashley Young ayant raté leurs tentatives face à Buffon, l'Angleterre a désormais perdu six des sept séances de tirs au but qu'elle a disputées. «Ces joueurs ont tiré des penalties à l'entraînement, car vous le savez, c'est un peu devenu une obsession dans le football anglais, a confié Roy Hodgson. Et ils ont été très bons, mais il est impossible de reproduire la façon dont ça se passe en match.» Gerrard, moteur à bout de souffle «Nous avons perdu aux tirs au but, nous pouvons rentrer à la maison la tête haute, le pays est fier de nous», a poursuivi celui qui a pris les commandes de la sélection aux Trois Lions quelques semaines seulement avant le début du tournoi. Malgré le manque de préparation et les nombreux forfaits sur blessure, Roy Hodgson a su donner une âme à son équipe et mener ses troupes jusqu'en quart de finale après avoir décroché la première place du groupe D. «A chaque match, on a rendu le pays fier. Mais maintenant, nous rentrons le cœur brisé, a lâché de son côté Steven Gerrard. Je pensais bien que cette fois, nous allions avoir un peu de chance, mais ça n'a pas été le cas.» De la réussite, les Anglais en ont tout de même connu face à la très nette domination italienne. Avec un total de 36 tirs italiens contre seulement 9 de leur côté, Gerrard et les siens ne pouvaient raisonnablement pas espérer réussir le hold-up. «Les gars en défense ont été super», a d'ailleurs relevé le capitaine. Auteur de trois passes décisives en matchs de poule, le joueur de Liverpool n'a pas pu débloquer la situation et son équipe est restée impuissante face à l'Italie. «Steven a combattu les crampes, ça arrive», a ainsi relativisé Roy Hodgson. Omniprésent à la récupération, Gerrard n'a pas su trouver les ressources physiques pour lancer les contres. Avec un plan de jeu basé sur la solidarité défensive, l'Angleterre misait beaucoup sur la percussion de ses attaquants, mais les ballons intéressants ont été trop rares. Hodgson dont le contrat court jusqu'en mai 2016 saura quel secteur de jeu, il devra améliorer. L'Italie ne l'a pas volée L'analyse statistique d'Italie-Angleterre montre que la Squadra méritait sa qualification pour les demi-finales bien avant les tirs au but. Le dénouement est cruel pour l'Angleterre. Il est somme toute logique, tant l'Italie l'a malmenée durant le temps réglementaire comme pendant la prolongation. Car avant de forcer la porte des demi-finales de l'Euro, la Squadra Azzurra n'a pas ménagé ses efforts. Elle aurait dû forcer la décision bien avant que Gianluigi Buffon n'endosse le costume du héros. Auparavant, son homologue anglais avait connu quelques sueurs froides. Le but de Joe Hart a été «mitraillé». Mais dimanche soir, le réalisme italien n'était qu'une légende. La preuve : maître du ballon, la Nazionale n'a cadré que 8 de ses 36 tirs. Pour n'en convertir aucun. Les Anglais ont bien sorti les crocs pour défendre leur territoire. Ils ont même gagné la majorité de leurs duels. Mais lors de la séance des tirs au but, les deux Ashley – Cole et Young – ont perdu les seuls qui comptaient.