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Les fondements stratégiques de l'intégration maghrébine (I)
Publié dans La Nouvelle République le 30 - 06 - 2012

Fondée le 17 février 1989 à Marrakech, l'UMA ne cesse, depuis, de faire du surplace. Les responsables des cinq pays membres (Algérie, Libye, Maroc, Mauritanie, Tunisie) continuent certes de se rencontrer périodiquement et de développer une coopération bilatérale dans plusieurs domaines, mais sans amélioration substantielle sur le plan de leurs échanges économiques.
Force est de constater que l'organisation régionale n'a jamais eu qu'une existence virtuelle. Pourtant, les pays et les peuples du Maghreb sont liés par une longue histoire commune plusieurs fois millénaire, une communauté géologique et géographique, ayant une communauté de langues, la même religion, ayant de surcroît les mêmes origines ethniques, les mêmes mœurs, les mêmes coutumes, les mêmes traditions et ayant connu les mêmes influences. Le rêve qui peut devenir réalité, est de réaliser l'intégration maghrébine loin des polémiques improductives et stériles. L'intégration économique maghrébine est inexorablement un impératif économique pour tous nos pays sans exception. Les Libyens, les Tunisiens, les Algériens, les Marocains et les Mauritaniens rêvent d'intégration, de modernité et de développement tenant compte de leur authenticité. Cette intégration, où le principal défi des gouvernants du XXIe siècle est la maîtrise du temps, toute nation qui n'avance pas recule forcément, ne peut se réaliser que si les pays maghrébins ont une vision commune de leur devenir. L'objet de cette contribution est de poser la problématique des fondements stratégiques de l'émergence d'entreprises dynamiques facteurs d'intégration maghrébine en quatre parties interdépendantes, à savoir le Maghreb face à la mondialisation, la situation des économies maghrébines, les actions concrètes pour des filières dynamiques intégratrices, que peuvent réalisées à court terme les pays du Maghreb ensemble et les actions stratégiques dans le cadre du même objectif, concourant au développement et à l'intégration du Maghreb à moyen terme, avant de conclure, tout en rappelant le printemps arabe qui a commencé en Tunisie, que je tiens à saluer, par un message aux dirigeants maghrébins afin qu'ils entreprennent ensemble, qu'ils dépassent leur vision étroite, à la veille de la réunion qu'ils tiendront à Tunis avant la fin de 2012. Le Maghreb face à la mondialisation 1 - La mondialisation, produit historique du développement du capitalisme, processus non encore achevée La mondialisation est une réalité et certains experts, après la récente crise qui sera de longue durée, parle de plus en plus de la nécessité d'une re-mondialisation s'appuyant sur de nouveaux mécanismes de régulation. L'émergence d'une économie et d'une société mondialisées et la fin de la guerre froide depuis la désintégration de l'empire soviétique remettent en cause la capacité des Etats- nations à faire face à ces bouleversements. Les gouvernements à travers les Etats-nations, et la crise mondiale actuelle en est la démonstration, sont désormais dans l'impossibilité de remplir leurs missions du fait de la complexification des sociétés modernes, de l'apparition de sous-systèmes fragmentés, de l'incertitude liée à l'avenir et de la crise de la représentation politique, d'où l'exigence de s'intégrer davantage dans un ensemble plus vaste pour pouvoir répondre aux nouvelles préoccupations planétaires. Se pose donc cette question : les institutions internationales telles que le FMI ou la Banque mondiale, les organisations multilatérales telles que l'OCDE et les organisations à vocation universelle comme les Nations unies et ses organes subsidiaires (Unesco, FAO...) peuvent-elles servir de régulation mondiale ? En l'absence d'institutions internationales réformées tenant compte des nouvelles mutations mondiales, notamment des pays émergents, capables de prendre le relais de la souveraineté étatique défaillante, le risque est que le seul régulateur social demeure les forces du marché à l'origine d'ailleurs la crise mondiale actuelle. L'actuelle crise financière est, me semble-t-il, une crise de confiance, une crise de régulation mais aussi une crise morale due à l'opacité des flux financiers. Cette régulation mondiale est rendue d'autant plus urgente avec cette financiarisation accrue car il s'échange chaque jour 4.000 milliards de dollars de devises sur les marchés des changes, trois fois plus qu'il y a une décennie, selon l'enquête triennale publiée à la fin d'août 2010 par la Banque des règlements internationaux. Les acteurs non bancaires font désormais la moitié des transactions, la City renforçant sa prééminence avec 37 % des échanges de monnaies et 46 % des transactions sur les dérivés de taux d'intérêt. Nous assistons à l'entrée du dollar australien, du won coréen, de la lire turque, de la roupie indienne, ces monnaies qui progressent, au détriment du billet vert, et l'introduction du yuan chinois sur ce marché dans un proche avenir devrait entraîner de profonds bouleversements. Aussi, selon la BIRD, si le marché des changes a été relativement préservé dans la crise récente, il pourrait en être tout autrement dans les prochaines années, les régulateurs financiers devant mieux surveiller les «non-banques», les «hedge funds» et autres acteurs de plus en plus actifs sur les marchés des changes, la supervision financière britannique ayant révélé sa profonde inefficacité. Actuellement, l'argent, la technologie et les marchandises franchissent les frontières avec une rapidité et une facilité sans précédent, et ce, aidés par la révolution dans les télécommunications, mettant fin à certains mythes d'économie dite «nationale». Comme cela remet en cause certaines catégories comptables qui ont une portée opératoire de plus en plus limitée comme la production intérieure brute (PIB), le taux d'épargne, le taux de chômage, la productivité dite nationale comme si c'était un phénomène qui dépendait de la seule volonté des gouvernants internes. Aussi, le Maghreb est-il soumis, face à ses choix d'investissements, aux contraintes internationales. Ce n'est plus le temps où la richesse d'une nation s'identifiait aux grandes firmes des nations, celles-ci ayant été calquées sur l'organisation militaire et ayant été décrites dans les mêmes termes : chaîne de commandement, classification des emplois, portée du contrôle avec leurs chefs, procédures opératoires et standards pour guider tous les dossiers. Tous les emplois étaient définis à l'avance par des règles et des responsabilités préétablis. Comme dans la hiérarchie militaire, les organigrammes déterminaient les hiérarchies internes et une grande importance était accordée à la permanence du contrôle, la discipline et l'obéissance. Cette rigueur était indispensable afin de mettre en œuvre les plans avec exactitude pour bénéficier des économies d'échelle dans la production de masse et pour assurer un contrôle strict des prix sur le marché. Comme dans le fonctionnement de l'armée, la planification stratégique demandait une décision sur l'endroit où vous voulez aller, un suivi par un plan pour mobiliser les ressources et les troupes pour y arriver. La production était guidée par des objectifs préétablis et les ventes par des quotas déterminés à l'avance. Les innovations n'étaient pas introduites par petits progrès, mais par des sauts technologiques du fait de la rigidité de l'organisation. Au sommet, de vastes bureaucraties occupaient le rectangle de l'organigramme au milieu des cadres moyens et en bas les ouvriers. L'enseignement, du primaire au supérieur en passant par le secondaire, n'était que le reflet de ce processus, les ordres étant transmis par la hiérarchie, les écoles et les universités de grande taille pour favoriser également les économies d'échelle. Actuellement, une nouvelle organisation est en train de s'opérer montrant les limites de l'ancienne organisation avec l'émergence d'une dynamique nouvelle des secteurs afin de s'adapter à la nouvelle configuration mondiale. Nous assistons au passage successif de l'organisation dite tayloriste marquée par une intégration poussée, à l'organisation en divisions, puis matricielle qui sont des organisations intermédiaires et, enfin, à l'organisation récente en réseaux où la firme concentre son management stratégique sur trois segments : la recherche développement (cœur de la valeur ajoutée), le marketing et la communication et soustraite l'ensemble des autres composants, avec des organisations de plus en plus oligopolistiques, quelques firmes contrôlant la production, la finance et la commercialisation au niveau mondial tissant des réseaux comme une toile d'araignée. Les firmes ne sont plus nationales, même celles dites petites et moyennes entreprises reliées par des réseaux de sous-traitants aux grandes. Les firmes prospères sont passées de la production de masse à des productions ciblées et segmentées. Ainsi, les grandes firmes n'exportent plus seulement leurs produits mais leur méthode de marketing, leur savoir-faire sous formes d'usines, de points de vente et de publicité. Parallèlement, à mesure de l'insertion dans la division internationale du travail, la manipulation de symboles dans les domaines juridiques et financiers s'accroît proportionnellement à cette production personnalisée. Indépendamment du classement officiel de l'emploi, la position compétitive réelle dans l'économie mondiale dépend de la fonction que l'on exerce. Au fur et à mesure que les coûts de transport baissent, les produits standards et de l'information qui les concernent, la marge de profit sur la production se rétrécit en raison de l'absence de barrières à l'entrée et la production standardisée se dirige inéluctablement là où le travail est compétitif, moins cher et le plus accessible. Mais fait nouveau, depuis la fin du XXe siècle, la qualification devient un facteur déterminant. L'éclatement des vieilles bureaucraties industrielles en réseaux mondiaux leur a fait perdre leur pouvoir de négociation expliquant également la crise de l'Etat providence (avec le surendettement des Etats) et de l'ancien modèle social démocrate qui se trouve confronté à la dure réalité de la gestion gouvernementale. Ce qui explique que certains pays du tiers monde qui tirent la locomotive de l'économie mondiale, se spécialisent de plus en plus dans ces segments nouveaux, préfigurant à l'horizon 2020 de profonds bouleversements géostratégiques
recomposant le pouvoir économique mondial avec la percée de la Chine, de l'Inde, du Brésil, de la Russie et de certains pays émergents expliquant le passage d'ailleurs du G8 au G20 dans les grandes réunions économiques internationales. (A suivre)


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