L'émissaire international Kofi Annan a annoncé lundi être tombé d'accord avec le président Bachar Al-Assad sur une «approche» qu'il soumettra aux rebelles en vue de la fin des violences qui font encore rage en Syrie. Le médiateur qui avait reconnu deux jours plus tôt l'échec de son plan de sortie de crise en six points, n'a pas détaillé le contenu de l'accord, tout en précisant qu'il sera soumis aux rebelles engagés dans de violents combats avec l'armée à travers le pays. Le quotidien syrien proche du pouvoir, Al-Watan, a dévoilé lundi que les discussions entre les deux hommes porteront sur le moyen de mettre en œuvre l'idée de transition politique suggérée par M. Annan lui-même, et approuvée par le Groupe d'action sur la Syrie à Genève le 30 juin. L'idée prévoit la formation d'un gouvernement de transition qui réunit des représentants du pouvoir et de l'opposition, sans mentionner le départ d'Assad. La communauté internationale avait divergé sur l'interprétation de l'accord, Washington estimant qu'il ouvrait la voie à l'ère «post-Assad», tandis que la Russie et la Chine, alliées de Damas, réaffirmaient qu'il revenait aux Syriens de déterminer leur avenir. Le Président russe Vladimir Poutine a d'ailleurs souligné de nouveau lundi qu'il prônait une «solution politique pacifique» en Syrie, rejetant «toute ingérence par la force de l'extérieur». Avant même la réunion de M. Annan avec le président syrien contesté, l'opposition a critiqué la visite du médiateur à Damas, estimant que l'échec de sa mission appelait une action internationale urgente «sous le chapitre VII» de la charte de l'ONU qui contraindrait le régime à arrêter la répression.