Le président François Hollande a donné lundi le coup d'envoi du sommet social, qui regroupe le gouvernement, les syndicats et le patronat, une innovation qu'il a lancée pour engager les réformes dans le consensus et résoudre la crise qui frappe le pays de plein fouet, notamment en matière d'emploi. La conférence qui s'est achevée, hier, sur une note d'optimisme a été saluée par les partenaires sociaux. «C'est le moment de mettre la France en mouvement» a déclaré le chef de l'Etat français, dès l'ouverture du sommet à Paris, devant quelques trois cent délégués. Organisée en pleine crise de l'euro, cette «conférence sociale» a cherché à apporter des réponses concrètes et de première urgence à une situation qui l'exige comme jamais. Avec un chômage au plus haut depuis 13 ans et une situation sociale qui ne cesse de se dégrader, l'emploi est évidemment l'une des priorités absolues de ce gouvernement. Mais là comme ailleurs, là peut-être plus qu'ailleurs même, l'équipe Hollande ne possède qu'une marge de manœuvre et un pouvoir d'action extrêmement restreints. C'est la raison pour laquelle ce sommet social a été «très» attendu. Plus que jamais, la situation réclame une union sacrée entre les fameux «corps intermédiaires», les chefs d'entreprise, les salariés et le gouvernement qui ont chacun lâché un peu quelque chose. Le président Hollande, qui a fait du dialogue social, l'un des piliers de sa méthode de gouvernance n'a pas raté ce rendez-vous crucial. Le tout sans trop céder, sous peine de réduire à néant les efforts consentis ailleurs. Le soin avec lequel le sommet a été préparé, les nombreuses rencontres préalables et les déclarations de bonnes intentions un peu trop fort criées disent assez les enjeux de ces deux jours de tables rondes qui ont dépassé le domaine du constat. Pour trouver des solutions qui arrangent la société française. Conférence, sommet, grand-messe... austérité, rigueur, redressement... Le commentateur politique aime bien jouer avec les mots. En eux-mêmes ils n'ont guère d'importance. Ce qui compte pour la France et la plupart des actifs en sont conscients, c'est de retrouver la compétitivité des entreprises, autrement dit des employeurs. C'était le véritable enjeu de cette conférence sociale. Les entreprises sont en effet les seules organisations capables, quel que soit le niveau de la croissance, de créer de la valeur et de la redistribuer. Notamment via l'impôt dont l'Etat a besoin pour investir, fonctionner et se désendetter. C'est le moteur de l'économie française. On peut exiger des entreprises qu'elles soient plus équitables et mieux gérées, mais il est stupide de les mettre en panne ou à genoux. Le sommet social vient de le rappeler, le rétablissement de la compétitivité française passe par une baisse massive des charges pesant sur le travail dans le secteur marchant. Au-delà du dialogue social, nécessairement convenu, le gouvernement Hollande sera jugé sur sa capacité à relancer la machine. Pour cela, il s'est fixé un délai d'un an, pour juger son action.