Nicolas Sarkozy a lancé, dimanche dernier, la dernière salve de réformes de son quinquennat, dont une hausse de TVA pour financer la protection sociale, à moins de trois mois d'une élection présidentielle à laquelle il entend participer. Nicolas Sarkozy a lancé, dimanche dernier, la dernière salve de réformes de son quinquennat, dont une hausse de TVA pour financer la protection sociale, à moins de trois mois d'une élection présidentielle à laquelle il entend participer. Lors d'une émission à l'allure de quitte ou double retransmise par huit chaînes de télévision, le chef de l'Etat, à la traîne dans les sondages, visage grave, a débord éludé les questions sur sa candidature. Mais à la fin de son intervention, essentiellement consacrée à des réformes censées enrayer le chômage et relancer l'économie française, il n'a laissé aucun doute sur ce qui n'est plus depuis longtemps qu'un faux suspense. "Si un jour je dois rentrer en campagne, à ce moment-là, je serai le candidat et parfois je peux en avoir l'impatience, tant je constate d'arrogance déplacée", a-t-il déclaré en attaquant implicitement le candidat socialiste François Hollande, favori des enquêtes d'opinion. Nicolas Sarkozy s'est efforcé de dissiper les rumeurs sur ses éventuels états d'âmes en se disant "très déterminé". Une détermination qu'il s'est attaché à illustrer en annonçant une mesure impopulaire, y compris dans son propre camp : le passage de la TVA de 19,6% à 21,2%, qui n'entrera cependant en vigueur que le 1er octobre, soit cinq mois après l'élection présidentielle, a-t-il précisé. Cette mesure, complétée par une hausse de deux points de la Contribution sociale généralisée sur les produits financiers, permettra d'abaisser les cotisations sociales patronales pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises, a expliqué le chef de l'Etat. Décisions contestées L'exonération de cotisations familiales des entreprises sera totale pour les salariés entre 1,6 à 2,1 Smic, puis dégressive jusqu'à 2,4 Smic. Cela concernera deux tiers des effectifs de l'industrie (82% dans l'automobile) et 97% dans l'agriculture. Il s'est efforcé de répondre aux objections soulevées jusque dans la majorité contre la hausse de TVA en assurant qu'elle n'aurait pas d'incidence sur les prix et que le niveau en France de cet impôt indirect serait ainsi dans la moyenne européenne. Autre décision par avance contestée, notamment par les syndicats : les entreprises pourront conclure des accords sur des baisses de salaire ou sur le temps de travail avec leurs salariés, avec pour conséquence la fin de la semaine de 35 heures, si cela permet de sauver des emplois. Les entreprises de plus de 250 salariés devront embaucher au moins 5% de jeunes en alternance et en apprentissage sous peine de lourdes sanctions, a ajouté Nicolas Sarkozy. Pour remédier à la pénurie de logement, qui fait flamber les prix de l'immobilier, les possibilités de construction seront partout augmentées de 30% pour les trois ans qui viennent. Nicolas Sarkozy a confirmé la mise en place d'une taxe sur les transactions financières de 0,1%. Sarkozy attaque l'arrogance de Hollande Les mesures annoncées seront soumises au Parlement ce mois-ci dans un projet de loi de finances rectificative où le gouvernement reverra à la baisse sa prévision de croissance pour 2012. Tout au long de son intervention, le chef de l'Etat a multiplié les piques contre François Hollande, qui a conforté son statut de favori lors de son discours du 22 janvier au Bourget, puis lors de la présentation de son programme. "Les Français sont très lucides. Ce qui les inquiète, c'est quand ils sentent qu'on leur raconte n'importe quoi sans aucune précision et qu'on leur propose des rêves à bon marché", a-t-il ainsi dit. Il a loué, à plusieurs reprises, l'ancien chancelier socialiste allemand Gerhard Schröder, "un homme d'une grande qualité", dont il a pris les réformes pour modèle. Réactions de la majorité et de l'opposition L'intervention de Nicolas Sarkozy, dimanche 29 janvier au soir, à la télévision, a suscité de nombreuses réactions ; l'opposition a jugé que celle-ci avait mis en lumière les échecs de son quinquennat, tandis que la majorité a salué le "courage" du chef de l'Etat. L'intervention de Nicolas Sarkozy a suscité de nombreuses réactions ; l'opposition a jugé que celle-ci avait mis en lumière les échecs de son quinquennat. Réagissant à l'interview télévisée du président de la République, Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste a estimé qu'il avait l'air "un peu perdu". Selon elle, les mesures proposées "continuent avec l'austérité" et "vont accroître la précarité". "On nous propose de destructurer le droit du travail (...) Les accords [compétitivité-emploi] ont déjà eu lieu, parfois avec succès. Mais à condition que la situation soit expliquée et comprise par les salariés. Là, on propose de faire baisser les salaires (...) C'est travailler moins pour gagner moins." Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste Avec Nicolas Sarkozy, "c'est toujours la même chose (...) lui qui ne pense qu'à gagner de l'argent et à en faire gagner plus à ses amis, il nous explique qu'en France, les salariés sont trop payés", a expliqué Martine Aubry lors d'une conférence de presse au siège du PS. "Qu'il aille vivre avec un Smic et il verra ce que c'est !" Les socialistes ont affirmé qu'il n'y aurait pas de hausse de la TVA si François Hollande est élu. "D'autres mesures seront mises en œuvre pour soutenir les secteurs qui en ont besoin et leur permettre de se battre au niveau international", a-t-il ajouté. Pour Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, interrogé par Le Monde : "Nicolas Sarkozy a fait preuve d'une grande improvisation : on oscille entre des mesures techniques avec un impact incertain - sur le logement, par exemple - à des mesures de moyen terme qui sont injustes et inefficaces - la TVA sociale, en l'occurrence." Najat Belkacem, également porte-parole de François Hollande, a utilisé l'humour, qualifiant l'intervention de M. Sarkozy d'"un entretien préalable de licenciement". «Un triste et banal plan d'austérité» Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé "une politique qui ne vaut rien de bon pour la France. Les mots utilisés ne sont qu'un habile enfumage d'un triste et banal plan d'austérité et de soumission aux exigences du capital financier". "Toutes les mesures d'allègement de charges et qui favorisent la finance sont d'application immédiate. Toutes les mesures qui desservent les travailleurs sont d'application immédiate. Toutes celles qui pourraient, le cas échéant, peser sur ceux qui ont le plus les moyens de contribuer au bien commun sont reportées à après la prochaine élection présidentielle", a-t-il conclu. "On hallucine complètement !" a lancé Jean-Luc Benhamias, vice- président du Modem. "Cela fait dix ans que M.Sarkozy est au pouvoir, dix ans que les problèmes se posent, que la dette publique augmente, et on découvre à 80 jours de l'élection présidentielle qu'il faut faire des mesures ? Mais pourquoi ne l'at-il pas fait avant ?", s'est-il interrogé.Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l'Elysée, a estimé que Nicolas Sarkozy "termine son mandat comme il l'a commencé, il protège les couches aisées et se préoccupe fort peu des souffrances des Français les plus modestes. Sous le prétexte fallacieux de lutter contre les délocalisations, Nicolas Sarkozy organise en pratique un transfert de plusieurs milliards des consommateurs aux entreprises, sans aucune contrepartie, affaiblissant au passage les collectivités locales", a-t-elle accusé. «Sarkozy serait-il devenu boutiniste ?» Marine Le Pen, candidate du Front national a réagi aux attaques que Nicolas Sarkozy a formulées contre elle : "Il m'a déterminée comme son véritable adversaire. Cela relève de l'anathème traditionnel qui ne veut strictement rien dire. Ce que je vois, ce sont les résultats de Nicolas Sarkozy, et ils sont pitoyables. Il cherche à tenter un coup de poker dans les mois qui précèdent l'élection présidentielle sans avoir le courage d'être candidat." Dominique de Villepin, également candidat à la présidentielle, a estimé lundi sur iTélé qu'il y avait de "bonnes idées" parmi les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy mais a regretté que celles-ci "viennent trop tard". Pour le candidat souverainiste à l'élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan, l'intervention du chef de l'Etat "a tourné au fiasco". "Sarkozy serait-il devenu boutiniste ?", s'est de son côté demandé la présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin. "Logement, jeunesse, TVA, taxe sur les transactions financières... : enfin des réformes structurelles, que j'appelle de mes vœux depuis longtemps", a-t-elle déclaré. «Sincérite et lucidité» pour Valérie Pécresse "Sincérité et lucidité, esprit de responsabilité, quel contraste entre les propositions d'aujourd'hui et celles de jeudi dernier" lors de l'intervention de François Hollande à la télévision, a de son côté salué la ministre du Budget, Valérie Pécresse. Le députe UMP Lionel Luca a paru moins serein : "Nos militants s'impatientent, nos électeurs sont perplexes : tant que le patron n'est pas dans l'arène, vous n'avez pas la même âme", a déclaré le député de la Droite populaire, qui avait critiqué la hausse annoncée de la TVA. "Il faut que Nicolas Sarkozy ait la possibilité, en tant que candidat, d'expliquer cette réforme difficile". Lors d'une émission à l'allure de quitte ou double retransmise par huit chaînes de télévision, le chef de l'Etat, à la traîne dans les sondages, visage grave, a débord éludé les questions sur sa candidature. Mais à la fin de son intervention, essentiellement consacrée à des réformes censées enrayer le chômage et relancer l'économie française, il n'a laissé aucun doute sur ce qui n'est plus depuis longtemps qu'un faux suspense. "Si un jour je dois rentrer en campagne, à ce moment-là, je serai le candidat et parfois je peux en avoir l'impatience, tant je constate d'arrogance déplacée", a-t-il déclaré en attaquant implicitement le candidat socialiste François Hollande, favori des enquêtes d'opinion. Nicolas Sarkozy s'est efforcé de dissiper les rumeurs sur ses éventuels états d'âmes en se disant "très déterminé". Une détermination qu'il s'est attaché à illustrer en annonçant une mesure impopulaire, y compris dans son propre camp : le passage de la TVA de 19,6% à 21,2%, qui n'entrera cependant en vigueur que le 1er octobre, soit cinq mois après l'élection présidentielle, a-t-il précisé. Cette mesure, complétée par une hausse de deux points de la Contribution sociale généralisée sur les produits financiers, permettra d'abaisser les cotisations sociales patronales pour améliorer la compétitivité des entreprises françaises, a expliqué le chef de l'Etat. Décisions contestées L'exonération de cotisations familiales des entreprises sera totale pour les salariés entre 1,6 à 2,1 Smic, puis dégressive jusqu'à 2,4 Smic. Cela concernera deux tiers des effectifs de l'industrie (82% dans l'automobile) et 97% dans l'agriculture. Il s'est efforcé de répondre aux objections soulevées jusque dans la majorité contre la hausse de TVA en assurant qu'elle n'aurait pas d'incidence sur les prix et que le niveau en France de cet impôt indirect serait ainsi dans la moyenne européenne. Autre décision par avance contestée, notamment par les syndicats : les entreprises pourront conclure des accords sur des baisses de salaire ou sur le temps de travail avec leurs salariés, avec pour conséquence la fin de la semaine de 35 heures, si cela permet de sauver des emplois. Les entreprises de plus de 250 salariés devront embaucher au moins 5% de jeunes en alternance et en apprentissage sous peine de lourdes sanctions, a ajouté Nicolas Sarkozy. Pour remédier à la pénurie de logement, qui fait flamber les prix de l'immobilier, les possibilités de construction seront partout augmentées de 30% pour les trois ans qui viennent. Nicolas Sarkozy a confirmé la mise en place d'une taxe sur les transactions financières de 0,1%. Sarkozy attaque l'arrogance de Hollande Les mesures annoncées seront soumises au Parlement ce mois-ci dans un projet de loi de finances rectificative où le gouvernement reverra à la baisse sa prévision de croissance pour 2012. Tout au long de son intervention, le chef de l'Etat a multiplié les piques contre François Hollande, qui a conforté son statut de favori lors de son discours du 22 janvier au Bourget, puis lors de la présentation de son programme. "Les Français sont très lucides. Ce qui les inquiète, c'est quand ils sentent qu'on leur raconte n'importe quoi sans aucune précision et qu'on leur propose des rêves à bon marché", a-t-il ainsi dit. Il a loué, à plusieurs reprises, l'ancien chancelier socialiste allemand Gerhard Schröder, "un homme d'une grande qualité", dont il a pris les réformes pour modèle. Réactions de la majorité et de l'opposition L'intervention de Nicolas Sarkozy, dimanche 29 janvier au soir, à la télévision, a suscité de nombreuses réactions ; l'opposition a jugé que celle-ci avait mis en lumière les échecs de son quinquennat, tandis que la majorité a salué le "courage" du chef de l'Etat. L'intervention de Nicolas Sarkozy a suscité de nombreuses réactions ; l'opposition a jugé que celle-ci avait mis en lumière les échecs de son quinquennat. Réagissant à l'interview télévisée du président de la République, Martine Aubry, la première secrétaire du Parti socialiste a estimé qu'il avait l'air "un peu perdu". Selon elle, les mesures proposées "continuent avec l'austérité" et "vont accroître la précarité". "On nous propose de destructurer le droit du travail (...) Les accords [compétitivité-emploi] ont déjà eu lieu, parfois avec succès. Mais à condition que la situation soit expliquée et comprise par les salariés. Là, on propose de faire baisser les salaires (...) C'est travailler moins pour gagner moins." Martine Aubry, première secrétaire du Parti socialiste Avec Nicolas Sarkozy, "c'est toujours la même chose (...) lui qui ne pense qu'à gagner de l'argent et à en faire gagner plus à ses amis, il nous explique qu'en France, les salariés sont trop payés", a expliqué Martine Aubry lors d'une conférence de presse au siège du PS. "Qu'il aille vivre avec un Smic et il verra ce que c'est !" Les socialistes ont affirmé qu'il n'y aurait pas de hausse de la TVA si François Hollande est élu. "D'autres mesures seront mises en œuvre pour soutenir les secteurs qui en ont besoin et leur permettre de se battre au niveau international", a-t-il ajouté. Pour Manuel Valls, directeur de la communication de François Hollande, interrogé par Le Monde : "Nicolas Sarkozy a fait preuve d'une grande improvisation : on oscille entre des mesures techniques avec un impact incertain - sur le logement, par exemple - à des mesures de moyen terme qui sont injustes et inefficaces - la TVA sociale, en l'occurrence." Najat Belkacem, également porte-parole de François Hollande, a utilisé l'humour, qualifiant l'intervention de M. Sarkozy d'"un entretien préalable de licenciement". «Un triste et banal plan d'austérité» Le candidat du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon, a dénoncé "une politique qui ne vaut rien de bon pour la France. Les mots utilisés ne sont qu'un habile enfumage d'un triste et banal plan d'austérité et de soumission aux exigences du capital financier". "Toutes les mesures d'allègement de charges et qui favorisent la finance sont d'application immédiate. Toutes les mesures qui desservent les travailleurs sont d'application immédiate. Toutes celles qui pourraient, le cas échéant, peser sur ceux qui ont le plus les moyens de contribuer au bien commun sont reportées à après la prochaine élection présidentielle", a-t-il conclu. "On hallucine complètement !" a lancé Jean-Luc Benhamias, vice- président du Modem. "Cela fait dix ans que M.Sarkozy est au pouvoir, dix ans que les problèmes se posent, que la dette publique augmente, et on découvre à 80 jours de l'élection présidentielle qu'il faut faire des mesures ? Mais pourquoi ne l'at-il pas fait avant ?", s'est-il interrogé.Eva Joly, candidate d'Europe Ecologie-Les Verts (EELV) à l'Elysée, a estimé que Nicolas Sarkozy "termine son mandat comme il l'a commencé, il protège les couches aisées et se préoccupe fort peu des souffrances des Français les plus modestes. Sous le prétexte fallacieux de lutter contre les délocalisations, Nicolas Sarkozy organise en pratique un transfert de plusieurs milliards des consommateurs aux entreprises, sans aucune contrepartie, affaiblissant au passage les collectivités locales", a-t-elle accusé. «Sarkozy serait-il devenu boutiniste ?» Marine Le Pen, candidate du Front national a réagi aux attaques que Nicolas Sarkozy a formulées contre elle : "Il m'a déterminée comme son véritable adversaire. Cela relève de l'anathème traditionnel qui ne veut strictement rien dire. Ce que je vois, ce sont les résultats de Nicolas Sarkozy, et ils sont pitoyables. Il cherche à tenter un coup de poker dans les mois qui précèdent l'élection présidentielle sans avoir le courage d'être candidat." Dominique de Villepin, également candidat à la présidentielle, a estimé lundi sur iTélé qu'il y avait de "bonnes idées" parmi les mesures annoncées par Nicolas Sarkozy mais a regretté que celles-ci "viennent trop tard". Pour le candidat souverainiste à l'élection présidentielle Nicolas Dupont-Aignan, l'intervention du chef de l'Etat "a tourné au fiasco". "Sarkozy serait-il devenu boutiniste ?", s'est de son côté demandé la présidente du Parti chrétien-démocrate, Christine Boutin. "Logement, jeunesse, TVA, taxe sur les transactions financières... : enfin des réformes structurelles, que j'appelle de mes vœux depuis longtemps", a-t-elle déclaré. «Sincérite et lucidité» pour Valérie Pécresse "Sincérité et lucidité, esprit de responsabilité, quel contraste entre les propositions d'aujourd'hui et celles de jeudi dernier" lors de l'intervention de François Hollande à la télévision, a de son côté salué la ministre du Budget, Valérie Pécresse. Le députe UMP Lionel Luca a paru moins serein : "Nos militants s'impatientent, nos électeurs sont perplexes : tant que le patron n'est pas dans l'arène, vous n'avez pas la même âme", a déclaré le député de la Droite populaire, qui avait critiqué la hausse annoncée de la TVA. "Il faut que Nicolas Sarkozy ait la possibilité, en tant que candidat, d'expliquer cette réforme difficile".